Cancer du testicule : un gros testicule chez l’homme jeune

Publié le 28.02.2023
Mise à jour 28.02.2023
Cancer du testicule : un gros testicule chez l’homme jeune
© iStock-Dr Microbe

Le cancer du testicule est une tumeur maligne de l’homme jeune (généralement entre 25 et 45 ans) qui touche le testicule. Il est considéré comme un cancer de très bon pronostic (taux de guérison d’environ 95%) grâce à des traitements et efficaces et adaptés.

Cancer du testicule : COMPRENDRE

Des mots pour les maux

Le cancer du testicule touche l’organe reproducteur masculin qui produit les spermatozoïdes : le testicule.
Le cancer est une maladie provoquée par la prolifération anormale d’une cellule initialement normale. Le programme initial de cette cellule se dérègle. Elle se multiplie alors de manière excessive et produit des cellules pathologiques qui se répandent au sein d’un organe ou du corps entier. Les cellules cancéreuses ont tendance à se rassembler pour former un cancer appelé aussi « tumeur maligne ».
Elles aiment aussi envahir le tissu alentour et parfois migrer par les vaisseaux sanguins ou lymphatiques, donnant ainsi les « métastases ».

Qu'est-ce qu’un cancer du testicule ?

Le cancer du testicule est une « tumeur maligne » qui touche un testicule chez les hommes.
Les testicules, au nombre de 2, font partie, avec le pénis, de l’organe reproducteur de l’homme. Ce sont les glandes sexuelles masculines qui sont abritées dans une poche entourée d’une peau plissée appelée scrotum. Le cancer du testicule peut parfois toucher les 2 testicules. On parle de cancer bilatéral.

Quels sont les différents types de cancers du testicule ?

Il existe plusieurs types de cancer du testicule, selon le type de cellules dont la tumeur est issue.
Il y a 2 grandes catégories de cancer du testicule : les tumeurs germinales (qui touchent les cellules de la reproduction, c’est-à-dire celles qui servent à la production des spermatozoïdes) pour plus de 90 % des cas, et les tumeurs non germinales dans 10 % des cas.
A l’intérieur de ces 2 grandes catégories, de nombreuses sortes de tumeurs malignes sont possibles et portent des noms différents (tumeur séminomateuse, carcinome embryonnaire, tératome, gonadoblastome, etc.).

Quels sont les signes du cancer du testicule ?

Le cancer du testicule est le plus souvent découvert à la suite de l’apparition d’un « gros testicule » ou d’une masse, d’une boule au niveau d’un ou des testicules. L’autopalpation des testicules ou la palpation par votre médecin traitant permet de percevoir la masse.
Mais des examens complémentaires sont nécessaires pour savoir si c’est bien un cancer et en connaitre certaines particularités (taille, localisation, extension).

Quels sont les facteurs de risque du cancer du testicule ?

Il existe plusieurs facteurs de risque du cancer du testicule clairement identifiés :
- des antécédents de cryptorchidie, c’est-à-dire une absence de descente d’un ou des 2 testicules dans la ou les bourses (ou scrotum) (le risque persiste malgré un abaissement testiculaire),
- des antécédents familiaux du premier degré de cancer du testicule (père, frère),
- des antécédent personnel de tumeur ou d’une lésion pré-cancéreuse du testicule,
- une infertilité,
- une trisomie 21,
- une consommation régulière et prolongée de cannabis pour les tumeurs non séminomateuses (un type de tumeur du testicule).

Quels sont les risques du cancer du testicule ?

Le risque d’un cancer du testicule, surtout s’il est passé longtemps inaperçu, est qu’il s’étende et que des métastases apparaissent au niveau du foie (métastases hépatiques), du poumon (métastases pulmonaire) et/ou des ganglions dits « rétropéritonéaux » (situés derrière le péritoine, une membrane qui tapisse les parois des organes et de l’abdomen) (= adénopathies rétropéritonéales).

Cancer du testicule : DIAGNOSTIC

Quand faut-il évoquer un cancer du testicule ?

Généralement, le cancer du testicule est découvert devant l’apparition de symptômes locaux comme une augmentation progressive du volume d’un testicule, l’autopalpation d’une grosseur testiculaire ou l’apparition d’une douleur au niveau du testicule.
Parfois, le diagnostic est évoqué à l’occasion de toute autre chose comme une orchite (infection du testicule) ou lors d’un traumatisme scrotal (du testicule appelé aussi scrotum), ou encore au cours du bilan d’infertilité. Dans ces cas, la découverte est fortuite, lors de la réalisation d’une échographie testiculaire.
Plus rarement, lorsque la tumeur a déjà bien évolué et est longtemps passée inaperçue, le diagnostic est porté au cours d’un bilan d’une grosseur abdominale, d’une altération de l’état général (asthénie, anorexie, amaigrissement) ou encore d’une gêne respiratoire (dyspnée).
L’apparition d’une gynécomastie peut également faire suspecter un cancer du testicule. Cela se produit lorsque les cellules cancéreuses sécrètent une hormone appelée hormone chorionique gonadotrope (hCG).

Comment diagnostiquer un cancer du testicule ?

L’examen clinique par un médecin est primordial. La palpation des testicules bien sûr, mais aussi des aires ganglionnaires et de l’abdomen sont très importants, ainsi que l’auscultation pulmonaire, car ils permettent de détecter d’éventuels signes de métastases.
L’échographie est le premier examen complémentaire prescrit. Elle permet d’explorer le testicule atteint et de confirmer la présence d’un nodule suspect à l’intérieur du testicule. Elle doit obligatoirement être effectuée des 2 côtés même si vous n’avez perçu une masse que d’un seul côté.
D’autres examens sont ensuite réalisés afin de confirmer le diagnostic de tumeur maligne (cancer) du testicule et d’en étudier l’étendue.
En effet, le scanner thoraco-abdomino-pelvien fait partie du bilan d’extension de la tumeur maligne. Il est réalisé dans le but de visualiser l’extension du cancer et les éventuelles métastases au niveau du péritoine (une membrane qui tapisse les parois des organes et de l’abdomen), du médiastin (région du thorax située entre les 2 poumons), du foie ou des poumons.
Le dosage sanguin de marqueurs tumoraux (alphafœtoprotéine (AFP), l’hormone chorionique gonadotrope (hCG) totale et la lactate déshydrogénase (LDH)) est effectué afin de conforter le diagnostic, d’en déterminer le type exact des cellules cancéreuses, mais aussi pour assurer le suivi régulier de l’évolution de la tumeur maligne au cours de sa prise en charge.
L’étape ultime est l’orchidectomie. En effet, aucune biopsie (prélèvement d’un morceau du testicule) n’est effectuée avant le retrait du testicule malade. On passe directement à l’orchidectomie qui consiste en l’ablation du testicule dans sa totalité afin d’extraire la tumeur maligne, mais surtout de l’analyser pour connaitre son type précis (étude anatomo-pathologique de la tumeur). Cela permet ensuite d’effectuer un traitement et un suivi adaptés.

Cancer du testicule : TRAITEMENT

Quel est le traitement du cancer du testicule ?

L’orchidectomie, c’est-à-dire l’ablation du testicule, permet de retirer la tumeur mais également d’en connaitre le type précis grâce à l’analyse anatomo-pathologique. Elle fait entièrement partie du traitement.
Aucune biopsie (prélèvement d’un morceau du testicule) avant l’ablation n’est effectuée.
A cela vont s’ajouter, selon le type de tumeur retrouvé, une radiothérapie (traitement par rayonnements afin de détruire les cellules cancéreuses) et/ou une chimiothérapie (traitement médicamenteux anti-cancéreux).
Un curage ganglionnaire peut aussi être réalisé : les ganglions lymphatiques susceptibles d’être atteints par les cellules cancéreuses sont retirés.
Le choix du traitement dépend des caractéristiques des cellules du cancer, de votre âge, de vos antécédents médicaux et chirurgicaux, de votre état de santé́ global et des contre-indications éventuelles à certains traitements. Vos souhaits sont bien sûr également pris en compte.

Quels sont les mesures complémentaires associées au traitement du cancer du testicule ?

Avant le début des traitements, et donc l’orchidectomie (ablation du testicule), l’équipe médicale propose systématiquement un recueil de sperme afin de préserver la fertilité.
Il s’agit d’un geste de précaution puisque certains traitements peuvent avoir des conséquences sur la possibilité d’avoir des enfants.
Un rendez-vous auprès du CECOS (Centre d'études et de conservation des œufs et du sperme humains) vous est alors proposé.

Comment surveiller un cancer du testicule ?

Dans certain cas de cancer localisé qui a peu de risque d’évoluer, une fois que la tumeur est retirée et que les marqueurs sanguins du cancer sont alors revenus à des taux normaux avec cette chirurgie, une surveillance dite « active » peut être proposée. Elle permet d’éviter dans l’immédiat un traitement supplémentaire par chimiothérapie ou radiothérapie et les potentiels effets secondaires. Elle repose sur des examens réguliers qui permettront de détecter une évolution de la tumeur qui nécessitera alors la mise en place d’une chimiothérapie ou d’une radiothérapie.

Cette surveillance active ne doit pas être confondue avec le suivi après traitement complet (ablation avec radiothérapie et/ou chimiothérapie) qui concerne, lui, tous les cancers.
Le suivi après mise en place d’un traitement dure plusieurs années. Il permet de suivre l’évolution de la maladie et de détecter une éventuelle récidive qui pourra alors être rapidement prise en charge.
Un examen clinique complet est effectué régulièrement par le médecin qui vous suit. Lors de cette consultation, le testicule restant est automatiquement examiné par le médecin afin de détecter la survenue d’un 2ème cancer de l’autre côté.
Plusieurs examens complémentaires sont également réalisés : une échographie scrotale (au niveau des testicules), une analyse des marqueurs tumoraux et un scanner thoraco-abdomino-pelvien.

Quel est le pronostic du cancer du testicule ?

Le pronostic du cancer du testicule est bon. Le taux de guérison varie selon le type et l’étendue de la tumeur mais, grâce à une bonne prise en charge, atteint des chiffres autour de 80-90 %.

Cancer du testicule : PREVENIR

Comment dépister un cancer du testicule ?

Si vous sentez une masse ou une boule au niveau du testicule, il ne faut pas hésiter à consulter un médecin pour qu’il procède à un examen approfondi.
De la même manière, l’apparition d’une douleur ou d’une gêne lors du port d’un pantalon trop serré, ou l’augmentation de volume d’un testicule doit vous amener à consulter pour avis.

Comment surveiller une récidive de cancer du testicule ?

Le suivi régulier recommandé par votre médecin est indispensable. Il s’agit de consultations médicales régulières avec un examen clinique, des échographies scrotales de contrôle, des bilans sanguins et des scanners thoraco-abdomino-pelviennes.
Le rythme des consultations et des examens est indiqué par votre médecin selon le type de cancer que vous avez eu. Ces examens permettent de dépister précocement une récidive et ainsi de la prendre en charge rapidement.
Il ne faut surtout pas hésiter à signaler à votre médecin, en dehors des consultations prévues, toute apparition d’une masse palpable sur le testicule restant ou en cas de douleur. Il estimera alors la nécessité ou non d’effectuer des examens complémentaires.

Cancer du testicule : PLUS D'INFOS

Le cancer du testicule en France

Le cancer du testicule représente moins de 2% des cancers de l’homme. Il touche principalement les hommes jeunes surtout autour de 30 ans. Le nombre de nouveau cas par an en France est d’environ 2500, soit 5 pour 100 000 hommes.
Les formes bilatérales, c’est-à-dire qui touchent les 2 testicules, représentent 1 à 2 % des cas.

Les liens du cancer du testicule

-Fondation pour la recherche sur le cancer (RAC) - Les cancer du testicule.
-Institut National du Cancer (INCA) - Les traitements du cancer du testicule.

Les liens Pourquoi Docteur

-Cancer du testicule : pourquoi les hommes consultent avec retard
-Movember : tout savoir sur le cancer des testicules
-Cancer des testicules : fumer du cannabis pourrait être un facteur de risque

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