Anorexie et boulimie : 2 facettes d’une même maladie
Anorexie, boulimie et hyperphagie boulimique : ces 3 affections expriment un rapport à la nourriture perturbé et touchent principalement les adolescentes et les jeunes femmes. Un tiers des anorexiques évoluent vers une dénutrition grave et une dépression sévère et, au final, 10% décèdent.
Qu’est-ce qu’un trouble du comportement alimentaire ?
Sous ce terme est regroupé un ensemble de pathologies ou de conduites excessives d’origine psychiatrique lié aux habitudes alimentaires. Culturellement, il est recommandé de réaliser trois repas équilibrés en proportion par jour plus ou moins une collation. Les personnes souffrant de ces troubles vont perturber cet équilibre. Soit en mangeant très peu voire pas du tout, il s’agit de l’anorexie mentale ; soit en mangeant de façon excessive, il s’agit de la boulimie. Ces deux pathologies peuvent également être réunies en une seule, on parlera alors d’anorexie avec accès boulimiques. Il existe beaucoup d’autres formes de troubles du comportement alimentaire moins connus. Par exemple, l’hyperphagie boulimique aussi connue sous le nom de « binge eating » ou encore la pica où les personnes vont ingérer des substances non comestibles (colle, boue, craie…).
Comment se manifestent ces pathologies ?
L’anorexie mentale est un refus volontaire de prise de poids associé à la peur intense de devenir gros. Afin d’éviter cela, la personne va arrêter de manger, malgré la sensation de faim, pour maintenir un poids très inférieur au seuil minimal recommandé pour son âge et sa taille.
La boulimie se définit par la répétition de crises boulimiques. Ces crises sont caractérisées par l’absorption irrépressible d’une grande quantité de nourriture en très peu de temps. Elles sont accompagnées d’une exaltation intense qui laisse place rapidement à un sentiment de honte et de culpabilité. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas une maladie d’obèse. Il n’y a pas de prise de poids associée car la personne va ensuite mettre en place des rituels compensatoires pour éliminer les aliments ingérés (vomissements provoqués, exercice physique intensif…).
L’hyperphagie boulimique se manifeste par une surconsommation d’aliments plusieurs fois par semaine sur une période pouvant atteindre 6 mois. Très proche de la boulimie, cette maladie s’en distingue par l’absence de rituels compensatoires. Les patients vont donc prendre beaucoup de poids et se retrouver dans un état d’obésité important et dangereux pour la santé.
Quelles sont les personnes sujettes à développer ces pathologies et dans quel contexte ?
En général, les personnes atteintes d’anorexie ou de boulimie sont des adolescentes ou préadolescentes entre 15 et 18 ans. Près d’une jeune fille sur 100 développera une anorexie, ce qui en fait un vrai problème de santé publique. Néanmoins, cette pathologie peut toucher tous les âges de la vie. En effet des cas ont été répertoriés chez des petites filles de 10 à 12 ans, et des femmes de 50 ans. La prédominance féminine est indéniable avec 9 femmes touchées pour 1 homme. Dans la plupart des cas, rien ne pouvait laisser prévoir l’apparition de ces troubles. Toutes les catégories socioprofessionnelles sont touchées avec une prédominance pour les milieux aisés. Il est souvent retrouvé associé un passage à la puberté mal vécu, une non acceptation du corps changeant, une séparation douloureuse ou un traumatisme quelconque.
Si un enfant refuse de manger, est-ce une simple crise d’adolescence ?
L’anorexie mentale est une pathologie qui, si elle n’est pas prise en charge, peut conduire à la mort. Il est donc important de ne pas négliger ce qui peut ne paraître, au premier abord, qu’un caprice d’adolescent. L’anorexie constitue un signe d’alerte qui doit amener à consulter rapidement son médecin traitant. Le malaise psychique d’un anorexique est très intense, il ne se sent pas bien dans son corps, n’arrive pas à trouver de solutions pour s’en sortir, et peut même avoir des idées suicidaires. Cet appel à l’aide ne doit donc pas être pris à tort comme un refus de l’autorité parentale. De même que la boulimie ne doit pas être prise à tort pour un excès de gourmandise.
Quelles sont les complications liées à la dénutrition ?
La dénutrition va entraîner des complications plus ou moins graves au niveau de tous les organes. Les troubles hormonaux sont les plus fréquents. Ils vont se traduire par une baisse de la fertilité, et une ostéoporose. Le déficit en protéines va faire fondre les muscles qui nous font bouger mais aussi ceux du cœur, des vaisseaux sanguins, et du tube digestif. Cela va se traduire, entre autres, par une faiblesse musculaire, des troubles du rythme du cœur, une baisse de la tension, un reflux gastrique, et une constipation. Un apport faible en glucides va toucher principalement le cerveau car ce dernier ne se nourrit que de sucre. On constatera alors un ralentissement psychique, des pertes de mémoire et d’attention. Les carences en nutriments se manifestent par une peau et des cheveux moins beaux, par une anémie révélée par une fatigue, et par des crises d’hypoglycémie. Cet état de dénutrition va jouer indirectement sur le moral par des sautes d’humeur et une irritabilité.
Pour un enfant en pleine croissance, que va-t-il se passer ?
A court et long terme, le risque principal est l’atteinte du squelette. C’est le bon développement des os qui définit la taille de l’âge adulte. Pour bien grandir, un os a besoin de calcium et d’une stimulation hormonale. Le calcium est apporté par l’alimentation et les hormones sont synthétisées par notre corps. Or ces deux éléments essentiels vont être mis à mal dans l’anorexie. En manque de matière première et de stimulation, les os vont être de mauvaise qualité et s’arrêter de grandir. Pourront apparaître une boiterie, des fractures, des problèmes de colonne vertébrale, qui handicaperont les enfants et futurs adultes dans leur vie quotidienne. Mais surtout, ils ne réussiront pas à atteindre leur taille définitive attendue.
Quelles sont les complications liées aux vomissements ?
Un vomissement n’est pas anodin, surtout s’il est répété. En effet, il consiste en la remontée du contenu acide de l’estomac par l’œsophage pour être expulsé par la bouche. Cet acide puissant, secrété pour digérer nos aliments, va abimer les muqueuses lorsqu’il va sortir de l’estomac. Le patient va souffrir alors de brûlures de l’œsophage avec parfois des saignements. Dans la bouche, l’émail des dents ainsi que les gencives seront altérés. Les poumons pourront également être abimés si un peu de cet acide descend dans la trachée. On retrouve également fréquemment sur les mains entre le pouce et index, des callosités qui apparaissent lorsque la personne s’essuie la bouche.
Y a-t-il un risque de dépression ?
Oui, et ce risque n’est pas négligeable. L’état de détresse émotionnelle des personnes souffrant d’anorexie ou de boulimie est en cause. Elles vont se retrouver face à un corps qu’elles n’aiment pas, et qu’elles trouveront trop gros quoi qu’il arrive. Elles voient leurs rituels compensatoires inefficaces aggravant le sentiment d’échec, et la baisse d’estime de soi. De plus, l’isolement social et le renfermement n’aident pas ces personnes à éliminer leurs idées noires. Petit à petit, un cercle vicieux va s’installer entre la dépression et le trouble alimentaire qui vont s’amplifier mutuellement. La prise en charge thérapeutique devient alors nécessaire pour éviter toute tentative de suicide, sachant que 22% des anorexiques ont déjà eu des pensées suicidaires. Il est important de souligner que l’entourage du patient lui même peut également être sujet à la dépression, surtout les parents qui se sentent impuissants face au désarroi de leur enfant.
Quand faut-il penser à une trouble du comportement alimentaire ?
Les personnes souffrant de ces pathologies ne vont pas chercher à se faire soigner. L’entourage a donc un rôle primordial pour remarquer que quelque chose ne va pas. Pour repérer les sujets à risque, la Haute Autorité de Santé (HAS) a mis en place un questionnaire simple. Deux réponses positives sur ces cinq questions sont fortement prédictives d’un trouble du comportement alimentaire et doivent amener à consulter rapidement :
- Vous faites-vous vomir parce que vous vous sentez mal d’avoir trop mangé ?
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Vous inquiétez-vous d’avoir perdu le contrôle de ce que vous mangez ?
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Avez-vous récemment perdu plus de 6 kg en 3 mois ?
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Pensez-vous que vous êtes gros(se) alors que d’autres vous trouvent trop mince ?
- Diriez-vous que la nourriture domine votre vie ?
Comment faire le diagnostic d’une anorexie mentale ?
Le médecin va d’abord chercher à retracer l’histoire de la maladie. Tout commence par la volonté de perdre du poids et de débuter un régime. Diminution des rations, suppression des graisses, augmentation de la consommation de liquides, hyperactivité physique et intellectuelle intense sont les signes caractéristiques. Après quelques semaines, un sentiment de bien-être et de joie envahit la patiente en constatant les premiers effets du jeûne. Mais cette euphorie va vite laisser place à une obsession maladive du chiffre de poids, à un dégoût des aliments et à la déformation mentale de l’image du corps. La patiente se trouve grosse malgré une maigreur évidente. S’ensuit alors, la pratique de rituels compensatoires (vomissements provoqués, prise de laxatifs, pratique sportive intensive), un désintéressement des plaisirs de la vie, un isolement progressif social et familial, et un affaiblissement physique et mental. Enfin, le médecin va rechercher des troubles hormonaux comme un retard des règles appelé aussi aménorrhée.
Comment faire le diagnostic d’une boulimie ?
Le médecin va avoir plus de difficulté à faire ce diagnostic car les signes cliniques sont plus rares et moins spectaculaires que dans l’anorexie. Ici, la prise alimentaire quotidienne est normale et il n’y a pas réellement de prise de poids, ni de carence nutritionnelle. Il sera donc nécessaire de mettre en évidence les deux éléments caractéristiques suivants : les crises boulimiques et la baisse d’estime de soi. Pendant la crise, le patient va ressentir une tension psychologique accompagnée d’un sentiment de perte de contrôle sur son comportement alimentaire. En cachette, il va alors absorber de façon effrénée et incontrôlable une grande quantité de nourriture en très peu de temps jusqu’à saturation et inconfort digestif. Parallèlement, un sentiment de honte et de culpabilité va apparaître et pourra s’accompagner d’automutilation. Enfin, chaque crise sera suivie par un rituel compensatoire, soit des vomissements provoqués et la prise de laxatifs, soit un exercice physique intensif. A noter que des crises de boulimie peuvent fréquemment accompagner l’anorexie mentale.
Qu’est-ce que l’IMC ?
L’IMC ou Indice de Masse Corporelle est un outil utilisé par le médecin pour estimer la corpulence de son patient. On peut le calculer facilement en divisant son poids en kilogramme par sa taille en mètre multipliée par elle-même. Ainsi, l’IMC d’une personne d’1m70 pesant 60 kilos est de 20 [60/(1.7X1.7)]. Une personne de corpulence normale aura un IMC entre 18.5 et 25. On parlera de maigreur en dessous de 18.5 et de dénutrition en dessous de 16.5. Le surpoids est compris entre 25 et 30, et l’obésité au dessus de 30. Le stade extrême d’obésité, morbide ou massive, est défini par un IMC supérieur à 40. Attention, cet outil n’est utilisable que pour les adultes (hors femmes enceintes, personnes âgées, et bodybuilders). En effet, pour les enfants, il faut se référer aux courbes que l’on trouve dans le carnet de santé, qui déterminent précisément l’objectif de poids en fonction de l’âge et de la taille.
Un scanner du cerveau est-il utile pour faire le diagnostic ?
Non, car ces troubles alimentaires sont des pathologies psychiques et non pas cérébrales. Ils ne sont pas le reflet d’une atteinte d’un organe. D’ailleurs, il n’existe pas d’examen sanguin ou radiologique pour poser définitivement le diagnostic. Le médecin va donc glaner des signes puis aura un faisceau d’arguments qui l’orientera vers un diagnostic ou un autre. Si jamais votre médecin demande une imagerie du cerveau, ce sera uniquement dans le but de vérifier qu’il n’existe pas de tumeur.
Pourquoi faire une prise de sang ?
Tout d’abord, elle sert à éliminer une autre pathologie sous-jacente qui pourrait mimer les signes de l’anorexie. En effet, en psychiatrie, il est important d’écarter toute autre cause somatique, c'est-à-dire provenant du corps, avant d’évoquer une cause provenant de l’esprit. Par exemple, la perte de poids peut résulter d’une hyperthyroïdie, le fonctionnement trop rapide de la glande thyroïde ou d’une maladie du tube digestif qui empêche l’absorption correcte des nutriments. Ensuite, cette prise de sang va permettre d’évaluer le retentissement sur le corps des carences nutritionnelles. Pour fonctionner, notre corps a besoin de trois éléments essentiels que sont les glucides, les lipides et les protéines, mais aussi de vitamines et de minéraux. Nous allons les trouver dans notre alimentation. L’arrêt ou la diminution de tout apport alimentaire va donc briser le bon fonctionnement de cette machinerie qu’est le corps humain. Le médecin va donc faire l’état des lieux de ce qui manque pour établir une prise en charge adaptée.
Existe-t-il un traitement médicamenteux ?
Il n’existe pas de médicaments contre les troubles alimentaires à proprement parler. D’ailleurs, il est possible de guérir sans le moindre cachet. Les thérapeutiques données le seront à titre symptomatique. C’est-à-dire que l’on ne va pas agir sur la cause de la maladie mais sur les symptômes qu’elle engendre. Ainsi, pour lutter contre l’anxiété et la dépression, on pourra donner des anxiolytiques et des antidépresseurs sous certaines conditions. Mais attention, la prescription de psychotropes ne sera pas systématique chez les sujets jeunes. Dans certains cas, une supplémentation vitaminique et des compléments alimentaires seront conseillés pour favoriser la prise de poids et la reminéralisation des os. Enfin, chez les filles, les traitements hormonaux, comme la pilule, seront à manier avec une extrême prudence, surtout en période pubertaire.
A qui faut-il s’adresser ?
La prise en charge d’un patient souffrant de troubles alimentaires doit se faire au cas par cas. Le premier critère à prendre en compte est l’âge de survenue. On ne traitera pas de la même façon un enfant et un adulte. Le médecin traitant restera néanmoins, dans la majeure partie des cas, le premier maillon de la chaîne. En première ligne, c’est lui qui va devoir penser au diagnostic. Ensuite, il décidera s’il est capable de coordonner les soins ou s’il préfère passer la main à un spécialiste. Pour un enfant, il est préférable de s’orienter vers un pédiatre ou un pédopsychiatre expert dans ce domaine, alors que pour un adulte, un psychiatre ou même le médecin traitant peuvent s’en charger. Le deuxième critère à prendre en compte est le stade avancé de la maladie au moment du diagnostic. Si le pronostic vital est en jeu, l’hospitalisation dans une unité spécialisée sera indispensable. Par exemple, en cas de dénutrition extrême, ou de risque suicidaire important. Si le diagnostic est fait précocement, un traitement ambulatoire sera privilégié.
Quelle est la stratégie de prise en charge de l’anorexie ?
Le traitement va s’organiser autour de trois grands axes : le retour à un poids normal, la rééducation du comportement alimentaire et la psychothérapie cognitivo-comportementale.
Le médecin va tout d’abord établir un contrat de poids avec son patient. Il va lui fixer un objectif minimum de poids à atteindre et un programme nutritionnel à suivre afin de pallier les éventuelles carences. Cette phase est la plus difficile à supporter pour le patient car la renutrition est perçue comme un échec de toutes les stratégies élaborées jusque-là pour éviter de prendre du poids. Chaque patient va avoir un programme personnalisé adapté. Pour permettre un suivi complet, le médecin peut avoir recours à l‘hospitalisation avec une interdiction formelle de tout contact avec l’entourage. Cet isolement pourra être levé comme récompense à l’accomplissement d’un objectif. En parallèle, des ateliers et des jeux de rôles seront organisés pour rééduquer le comportement alimentaire.
Qu’est-ce que la psychothérapie cognitivo-comportementale ?
Cette thérapie est un des éléments clés du traitement. Elle va intervenir, une fois l’objectif de poids atteint, pour clôturer la prise en charge. Se déroulant sur plusieurs mois, la thérapie vise à travailler sur soi-même pour comprendre les raisons de ses actes. Le thérapeute éclairera le patient sur ses doutes, ses difficultés et ses souffrances. Le mot d’ordre sera la déculpabilisation. Avec une meilleure estime de soi, le patient va reprendre goût à la vie, aux plaisirs simples. Il pourra assister à des groupes de parole pour retrouver une vie sociale, et pourra mieux gérer son anxiété grâce à la sophrologie ou la relaxation. La famille et l’entourage joueront un rôle important dans des séances familiales pour préparer le retour au domicile. Si cette psychothérapie est indispensable pour guérir, elle n’est réellement efficace que pour des patients motivés ayant une réelle volonté de changement.
Qu’en est-il de la boulimie ?
La boulimie sans anorexie est moins grave que l’anorexie mentale car le patient ne souffrira pas de dénutrition ou de carences. Il n’y aura donc pas de réelle prise en charge nutritionnelle à mettre en œuvre. Néanmoins la souffrance psychologique restera la même, c’est pourquoi l’accent sera mis sur les thérapies comportementales et de soutien. Ces thérapies vont permettre de réapprendre à accepter son corps, d’éviter la récidive des crises de boulimie, et d’organiser un suivi du patient dans le temps. Il faudra également procéder à la rééducation du comportement alimentaire.
La scolarité risque-t-elle d’être perturbée ?
Pour la prise en charge médicale, il est nécessaire de dispenser l’enfant de cours. La durée d’absence sera déterminée par le médecin. Après l’hospitalisation, le retour à l’école doit se faire le plus rapidement possible et de façon progressive, soit par un enseignement dans une unité spécialisée, soit directement dans l’établissement d’origine. L’environnement scolaire permet un retour à la vie sociale et constitue en lui-même une sorte de thérapie formatrice. Le rythme de travail sera personnalisé et adapté aux capacités physiques et intellectuelles de chaque enfant.
Peut-on avoir des enfants ?
Parmi les complications des troubles alimentaires, on retrouve les troubles de la fertilité. Cette infertilité transitoire représente un motif fréquent de consultation, au décours de laquelle le médecin va poser le diagnostic d’anorexie mentale. C’est la diminution d’une hormone, appelée œstrogène, qui va rendre la conception d’un enfant difficile, mais pas impossible. Du point de vue psychique, le désir d’enfant peut être à la fois présent consciemment et refoulé inconsciemment. Cette ambivalence empêchera la patiente de tomber enceinte.
Comment va se dérouler la grossesse ?
Le suivi de la grossesse devra être régulier et adapté à la pathologie. Paradoxalement, l’état de grossesse va faire diminuer les signes cliniques et améliorer l’image et l’estime de soi. Les rituels compensatoires purgatifs régresseront aux dépens d’une hyperactivité physique persistante. Mais attention au retour de la symptomatologie après l’accouchement. Le déni de la pathologie peut rendre le suivi compliqué, notamment par le refus de se rendre aux consultations et d’appliquer les conseils prodigués.
Quels sont les risques pour le fœtus ?
Le risque principal pour le fœtus est le retard de croissance dans le ventre de sa mère. Visible à l’échographie, le développement du fœtus sera ralenti de façon uniforme. L’enfant à naître aura un petit poids et une petite taille. De plus, le nombre de fausses couches, de césariennes et d’enfants nés prématurément augmente significativement chez les personnes sujettes aux troubles alimentaires. Toutes ces complications sont à mettre en relation avec l’état de dénutrition de la mère et son IMC au moment de la grossesse.
Comment sera réalisé le suivi à domicile?
Le suivi fera intervenir plusieurs professionnels de santé libéraux et hospitaliers. Pour la partie somatique, c’est le médecin traitant qui prendra le relais. Pour la partie psychique, on se tournera vers des réseaux de psychiatres de ville et des centres médicopsychologiques de secteur. Bien entendu, le malade conservera quelques consultations annuelles avec son médecin hospitalier. Les associations de patients constituent également une aide et une écoute supplémentaire. Un maillage solide autour du patient est indispensable car le risque de rechute sans soutien est grand.
Peut-on guérir définitivement ?
Oui, l’anorexie, tout comme la boulimie, si elles sont prises en charge rapidement et dans de bonnes conditions médicales peuvent être guéries. On estime schématiquement qu’un tiers guérit sous traitement. Les deux tiers des personnes restantes ont un pronostic beaucoup moins favorable. Dans un tiers des cas, les troubles vont devenir chroniques et le patient va rechuter. Dans le dernier tiers, on retrouvera les malades dont les symptômes s’aggraveront au cours du temps. Beaucoup évolueront vers la dépression, vers des conduites addictives, suicidaires et vers le décès. Le cheminement de la guérison est long et éprouvant mais de plus en plus efficace grâce aux progrès de la médecine.
Les chiffres des TCA en France
En France, l’anorexie touche 0,7 % des adolescentes alors que la boulimie touche 1 à 2 % des femmes de 16 à 35 ans.
La fréquence de l’anorexie mentale augmente chez les adolescents depuis les 50 dernières années.
Plus de la moitié des personnes atteintes d’anorexie mentale et la quasi totalité de celles atteintes de boulimie souffrent d’une comorbidité type troubles de l’humeur, troubles anxieux, abus de substance.
Les liens externes des TCA
Le site de la Caisse d’Assurance Maladie
Les liens internes à PourquoiDocteur
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Les vidéos des TCA
Quels sont les organismes et associations vers lesquels se tourner ?
Association AUTREMENT
9 rue de Metz – 21000 Dijon
Tel : 03 80 66 83 47
Email : info@anorexie-et-boulimie.fr
Site internet : www.anorexie-et-boulimie.fr
Association Enfine
3 rue Léon Jouhaux - 75010 Paris
Tel : 01 40 72 64 44
Email : enfine@enfine.com
Site internet : www.enfine.com
Réseau TCA Francilien
N°Azur : 0810 037 037
Site internet : www.reseautca-idf.org
AFDAS-TCA (Association Française pour le Développement des Approches Spécialisées des Troubles du Comportement Alimentaire)
CMME Centre Hospitalier de Ste-Anne
100 rue de la santé – 75014 Paris
Site internet : www.anorexieboulimie-afdas.fr
Maison des adolescents de Picardie
20, boulevard de Belfort - 80000 Amiens
Tél : 03 60 03 90 90
Email : tca.picardie@yahoo.fr
FNA-TCA (Fédération Nationale des Associations liées aux Troubles du Comportement Alimentaire)
Email : contact@fna-tca.com
Site internet : www.fna-tca.fr
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