Bronchiolite du nourrisson : une infection virale bénigne à surveiller de près
La bronchiolite est une maladie respiratoire très fréquente chez les nourrissons. Elle est due à un virus, le Virus Respiratoire Syncitial, qui touche les petites bronches des poumons et les contracte. Elle est très contagieuse et le plus souvent bénigne avec un traitement simple.
Des mots pour les maux
Les « bronchioles » sont les ramifications terminales des bronches respiratoires qui se aboutissent dans les « alvéoles pulmonaires ». Elles sont fines et mesurent moins de 1 mm de diamètre.
Le « virus respiratoire syncytial » (VRS) est la cause la plus fréquente des infections respiratoires des jeunes enfants.
Qu'est-ce que la bronchiolite du nourrisson ?
La bronchiolite est une infection respiratoire fréquente, le plus souvent bénigne, qui touche l’enfant de moins de deux ans, pendant l’automne et surtout l’hiver. Cette maladie très contagieuse se propage sur le mode épidémique.
Elle se caractérise par une inflammation des bronchioles, les petits conduits respiratoires des poumons, due à un virus qui provoque une obstruction de ces bronchioles.
Le plus souvent, les signes de la maladie s’améliorent en une dizaine de jours mais la toux peut persister pendant 2 à 4 semaines.
Les séquelles sont rares, mais on a pu observer des « bronchectasies » ou « dilatations des bronches ».
Quelles sont les causes de la bronchiolite ?
Le responsable de l’infection est un virus et, dans 70 % des cas, il s’agit du virus respiratoire syncytial (ou VRS). Il provoque une inflammation de la muqueuse avec une sécrétion de mucus, parfois associée à un bronchospasme, qui obstrue la bronchiole et gêne la respiration.
Très contagieux, il se transmet entre nourrissons, mais les adultes peuvent aussi être porteurs et participer à la transmission. La toux, les éternuements, le contact avec les mains et les objets contaminés participent à la propagation du virus.
Dans 30 % des cas, il s’agit d’adénovirus, de virus parainfluenzae ou de rhinovirus. Une rhinopharyngite de l’enfant ou de l’adulte peut ainsi être responsable d’une bronchiolite chez un nourrisson présent dans l’entourage.
Quand faut-il évoquer une bronchiolite du nourrisson ?
La maladie débute généralement par une rhinopharyngite avec une légère fièvre, un écoulement nasal, une obstruction nasale et une toux sèche.
Puis, quelques jours plus tard, la respiration s’accélère (« polypnée »), devient bruyante, avec des sifflements caractéristiques (« sibilants »), la toux devient grasse et s’aggrave. L’enfant a du mal à s’alimenter et est fatigué.
Comment faire le diagnostic de bronchiolite ?
Le contexte épidémique et les signes cliniques, en particulier la présence de sifflements (« sibilants ») à l’auscultation pulmonaire, permettent au médecin de faire le diagnostic sans qu’une radiographie du thorax ne soit nécessaire dans les formes communes. Dans les formes sévères, la radiographie révèle parfois une distension thoracique et des condensations, mais il n’y a pas de parallélisme entre la gravité de la maladie et les images à la radiographie. Il est parfois nécessaire dans les formes graves de mesurer la concentration en oxygène dans le sang (« gaz du sang »), ce qui peut montrer une hypoxémie.
Quand faut-il consulter ?
La bronchiolite doit être prise en charge par un médecin. Il faut donc consulter dès les premiers signes.
Si les signes et l’essoufflement s’aggravent après quelques jours de traitement, le nourrisson doit être examiné à nouveau par le médecin.
L’existence de critères de gravité doit conduire à emmener le nourrisson dans un service d’urgence ou à contacter le service d’aide médicale d’urgence en faisant le 15 ou le 112 :
- Age inférieur à six semaines.
- Enfant prématuré de moins de trois mois.
- Antécédents de maladie cardiaque ou respiratoire.
- Refus de boire ou de s’alimenter.
- Diarrhées ou vomissements.
- Aggravation des difficultés respiratoires.
- Somnolence ou pleurs excessifs.
Quelles sont les complications de la bronchiolite ?
La bronchiolite est une maladie le plus souvent bénigne qui guérit en une ou deux semaines. Parfois, l’infection virale se surinfecte par des bactéries. Cette surinfection se manifeste par une élévation de la fièvre au-dessus de 38,5°C et des sécrétions bronchiques purulentes. Ces signes doivent conduire à consulter le médecin.
Dans de rares cas, la gêne respiratoire s’aggrave, des difficultés d’alimentation surviennent et l’état général du nourrisson se dégrade : une hospitalisation de quelques jours est alors nécessaire.
Il existe également un risque de déshydratation, surtout en cas de diarrhées, de vomissements et de difficultés d’alimentation. Là encore, l’hospitalisation peut être indispensable pour réhydrater l’enfant.
La bronchiolite peut récidiver. Mais, à partir du troisième épisode, on considère généralement qu’il s’agit d’un asthme du nourrisson.
Quel est le traitement de la bronchiolite ?
Comme pour toutes les infections virales, les antibiotiques sont inutiles pour soigner la bronchiolite. Ils ne sont prescrits qu’en cas de surinfection bactérienne.
Le traitement est « symptomatique » : du paracétamol, ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) tels que l’ibuprofène après l’âge de trois mois, pour la fièvre.
La kinésithérapie respiratoire quotidienne est souvent prescrite de façon trop systématique. Elle vise à éliminer les mucosités qui obstruent les voies respiratoires mais n'est pas toujours utile. D'ailleurs, depuis 2019, les nouvelles recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) mettent l’accent sur l’inefficacité de la kinésithérapie respiratoire, qui consiste à désencombrer les voies respiratoires du bébé en utilisant des techniques de manipulation, notamment des pressions sur la cage thoracique. Elle est “non recommandée” à l’hôpital, et “contre-indiquée” en médecine de ville. Toutefois, “non recommandée” ne veut pas dire “interdite”. Elle doit être prescrite au cas par cas.
Il faut hydrater correctement le nourrisson, en fractionnant son alimentation et en épaississant les biberons. Il faut désobstruer le nez et éviter de fumer dans la maison ou l’appartement.
Dans la majorité des cas, la bronchiolite se soigne à la maison.
L’hospitalisation pour surveillance et soins est parfois indispensable chez les bébés de moins de six semaines et les nourrissons fragiles, et si des complications surviennent. Il sera parfois nécessaire de prévoir une ventilation assistée.
Une immunoprophylaxie passive par perfusion d'anticorps monoclonaux anti-VRS (Synagis®) est réservée aux prématurés de 32 semaines d’aménorrhée et aux enfants atteints de dysplasie broncho-pulmonaire.
Quels sont les conseils à suivre ?
- Nettoyer le nez plusieurs fois par jour avec du sérum physiologique.
- Donner de l’eau régulièrement à boire pour éviter la déshydratation.
- Donner à manger plus souvent et en plus petites quantités.
- Aérer les pièces du logement.
- Ne pas trop couvrir l’enfant.
- Ne pas fumer près de lui.
Comment diminuer le risque de bronchiolite ?
- Se laver les mains pendant 30 secondes avec de l’eau et du savon, ou en utilisant une solution hydro-alcoolique, avant et après un change, une tétée, un repas.
- Eviter les endroits publics confinés avec l’enfant.
- Ne pas partager les biberons, sucettes et couverts non lavés.
- Laver régulièrement jouets et peluches.
- Aérer les pièces du logement.
- Ne pas fumer à côté des nourrissons.
- En cas de rhume, porter un masque pour protéger le bébé.
Une immunoprophylaxie passive par perfusion d'anticorps monoclonaux anti-VRS (Synagis®) est possible pour les prématurés de 32 semaines d’aménorrhée.
La bronchiolite du nourrisson en France
Chaque année, 500 000 nourrissons, soit 30 % de la population des nourrissons, sont atteints par une bronchiolite, et 0,5 à 2 % sont hospitalisés.
Les liens de la bronchiolite du nourrisson
Le site de l’Hôpital de Montréal pour enfants
http://www.hopitalpourenfants.com/infos-sante/pathologies-et-maladies/la-bronchiolite
Le site naître et grandir
http://naitreetgrandir.com/fr/mauxenfants/indexmaladiesa_z/fiche.aspx?doc=naitre-grandir-sante-enfant-toux-bronchiolite
Les liens Pourquoi Docteur
Bronchiolite : plus de cas mais moins d'hospitalisations en 2015
Asthme de l'enfant et de l'adolescent
Asthme de l'adulte
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