Artérite des jambes : une crampe du mollet à la marche
L’artérite des jambes ou « artériopathie oblitérante des membres inférieurs » (AOMI) est à la fois une maladie obstructive des artères des jambes et le signal d’alerte du risque d’autres graves maladies du cœur et des vaisseaux.
Des mots pour les maux
« L’athérome » est une maladie des artères qui aboutit à la formation de « plaques ».
« L’athérosclérose » est le phénomène de remaniement inflammatoire de la paroi artérielle par lequel les plaques d’athéromes vont croître en taille et en épaisseur.
Le rétrécissement de la lumière interne de l’artère en raison des plaques s’appelle une « sténose ».
Un caillot de sang peut se former sur les plaques aboutissant à une obstruction complète : c’est la « thrombose ».
Le retentissement au niveau des organes et des muscles de l’insuffisance d’apports en sang oxygéné et riche en nutriments s’appelle « l’ischémie ». Elle peut être « chronique » ou « aiguë ».
Qu’est-ce qu’une artérite des membres inférieurs
L'artérite des membres inférieurs, ou « Artériopathie Obstructive des Membres Inférieurs » (AOMI), est une maladie des artères, le plus souvent liée à l’athérome. L’athérome consiste en l’apparition de « plaques » sur les parois interne des artères (comme du tartre dans un tuyau) et ces plaques vont progressivement obstruer les artères.
Les artères constituent un réseau de tuyaux qui conduisent le sang oxygéné et riche en nutriments, du cœur vers les organes et les muscles. Les artères des membres inférieurs irriguent (« vascularisent ») les muscles des membres inférieurs, des muscles fessiers jusqu'aux pieds.
L'artérite des membres inférieurs correspond à une obstruction initialement partielle des artères des membres inférieurs, c’est-à-dire que les artères se bouchent progressivement en raison d’un dépôt sur la paroi artérielle, mais qu’il persiste une lumière artérielle permettant un débit sanguin réduit, suffisant au repos, mais insuffisant à l’effort. L’apparition de cette obstruction est liée à l’athérome qui est lui-même favorisé par le tabac, l’excès de cholestérol, l’hypertension artérielle, le diabète, le surpoids, l’âge et l’hérédité.
Cette diminution de l'arrivée de sang artériel dans les membres inférieurs peut être lente et silencieuse : les artères s'encrassent et se bouchent lentement, sur de courts segments, laissant ainsi la possibilité à des petites « artères collatérales » de se développer pour assurer un afflux sanguin suffisant. Mais la sténose peut s’obstruer brutalement en raison de la survenue d’une thrombose ce qui aboutit à une « ischémie aiguë ».
La paroi de l'artère s'épaissit, réduisant la lumière du vaisseau (« sténoses ») et l’apport de sang riche en oxygène dans les membres : les muscles ne sont alors plus suffisamment oxygénés lors des efforts musculaires, situation où des apports en sang oxygéné plus importants sont normalement nécessaires (« ischémie d’effort »), ce qui aboutit à des douleurs des muscles. Dans certains cas, ce rétrécissement de la lumière de l’artère va jusqu'à la boucher totalement et on est en situation « d’ischémie chronique ».
La maladie athéromateuse peut ainsi être d’évolution plus ou moins lente, plus ou moins dangereuse pour les membres inférieurs, mais surtout il s’agit d’une maladie générale des artères de tout le corps et elle menace donc aussi les autres artères du cœur ou du cerveau.
Quels sont les signes de l’artérite des membres inférieurs ?
L'artérite des membres inférieurs reste initialement longtemps sans aucun signe avant de se manifester par des douleurs des muscles à l’effort à type de crampes (« ischémie d’effort ») : les douleurs surviennent donc déjà longtemps après l’apparition des premières plaques.
Les muscles des membres inférieurs fournissant un effort lors de la marche, ils doivent recevoir davantage de sang qu’au repos et l'apport en sang artériel doit donc augmenter. Si une ou plusieurs artères sont « sténosées », l’apport de sang n’est pas suffisant à l’effort, les muscles souffrent (« ischémie d’effort ») et deviennent douloureux : le malade se plaint d’une crampe au mollet qui apparaît toujours après la même distance de marche (« périmètre de marche »), l’obligeant à s’arrêter. Cette douleur typique qui disparaît en quelques minutes (1 à 3 minutes et moins de 10 minutes) après l'arrêt de l'effort est un signe très évocateur d’artérite : on parle de « claudication intermittente » (du mollet en cas de crampe du mollet ou de la cuisse en cas de crampe de la cuisse).
Le « périmètre de marche » (distance au bout de laquelle le malade est obligé d’arrêter de marcher à cause de la douleur) peut être plus ou moins diminué en fonction de la gravité de l’artérite et donc de l’importance de la sténose artérielle. C'est le caractère invalidant de cette claudication qui fera demander des examens complémentaires et faire discuter d’un traitement médical ou chirurgical.
L’obstruction des artères peut se compléter progressivement pour être responsable d’une « ischémie chronique », avec une douleur en permanence, même au repos, et surtout en 2ème partie de nuit avec en plus des douleurs dans les orteils. Lorsque les membres inférieurs sont allongés, le sang a plus de difficulté à aller jusqu’aux pieds. L’apport de sang est meilleur si les pieds sont en position déclive (« pieds en bas ») et c’est pourquoi, lorsque l’ischémie devient permanente, le malade est obligé de se lever la nuit ou de dormir jambe pendante en dehors du lit, ceci afin d’atténuer les douleurs. C'est le stade 3 de la classification de Leriche et Fontaine avec un risque évolutif vers une souffrance permanente de la jambe, à l’origine de « troubles trophiques » (atteinte de la peau avec ulcère chronique, atteinte des muscles…).
Au stade ultime de baisse d’apport de sang, les pieds, qui sont les plus fragiles car les plus éloignés du cœur, notamment les orteils, peuvent souffrir et avoir des « zones de mortification » plus ou moins importantes. La jambe peut souffrir d’une plaie circulaire, douloureuse, plus ou moins noire, qui ne cicatrise pas : c'est un « ulcère chronique ». Au pire, la peau devient noire : c'est la « nécrose » ou « gangrène ».
Ces douleurs permanentes, ou ces signes de gangrène, sont regroupés sous la dénomination « d’ischémie critique des membres » et signifient que l'artériopathie est sévère (stade 4 de la classification de Leriche et Fontaine). Le risque d’amputation est élevé et la prise en charge chirurgicale est urgente pour restaurer l’apport de sang dans le pied.
Parfois, cette occlusion complète peut survenir brutalement à l’occasion de la formation d’un caillot sanguin (« thrombose ») et être responsable d’une « ischémie aiguë » qui est une urgence absolue.
Quelles sont les causes de l’artérite des membres inférieurs ?
L’athérosclérose est la cause principale de l’artérite des membres inférieurs. La maladie est la conséquence de dépôts sur la paroi artérielle, à l’origine de « plaques d’athérome ».
• Dans 90 à 95 % des cas, l’athérome résulte de l’accumulation de dépôts de cholestérol dans les artères. Ces dépôts provoquent ensuite une réaction inflammatoire de la paroi artérielle, ou « athérosclérose », qui conduit à leur aggravation.
• Les mécanismes exacts de l’aggravation de ces plaques ne sont pas tous connus mais elle requiert le plus souvent la participation d’autres facteurs de risque de progression de l’athérosclérose : le tabagisme, l’hypertension artérielle (tension artérielle trop élevée), le diabète avec son élévation du taux de sucre dans le sang (« hyperglycémie »), le stress et l’hérédité familiale.
• Des maladies inflammatoires rares des artères sont parfois en cause dans les rétrécissements artériels, comme la « maladie de Buerger » (ou « thromboangéite oblitérante »), qui atteint plutôt les hommes de 25 à 40 ans et gros fumeurs, ou la « maladie de Takayasu », plus fréquente chez les jeunes femmes.
• Il en est de même des « maladies systémiques auto-immunes » (maladies généralisées) telles que le lupus érythémateux disséminé ou la périartérite noueuse (inflammation de certains vaisseaux sanguins qui va empêcher l’arrivée du sang dans divers organes).
• A part, il faut signaler une maladie dégénérative de la paroi artérielle, comme la « médiacalcose ». Elle consiste en un dépôt de calcium dans la zone centrale de la paroi des artères. Elle serait favorisée par une anomalie du métabolisme phosphocalcique.
Quelles sont les complications de l’artérite des membres inférieurs ?
Si elle est diagnostiquée tôt et si le traitement prescrit est bien suivi par le malade, l’artérite des membres inférieurs se stabilise, les douleurs s’atténuent et la vie quotidienne s’améliore.
Cependant, des complications peuvent survenir à n’importe quel moment de l’évolution de la maladie, mais surtout en cas de forme évoluée. Ces complications peuvent survenir :
• Soit progressivement si le diabète est mal contrôlé, si le tabagisme n’est pas interrompu ou si les autres facteurs de risque ne sont pas pris en charge. L’obstruction progressive des artères peut alors conduire à la gangrène d’une partie de la jambe et celle-ci peut nécessiter une amputation si le rétablissement chirurgical des apports sanguins n’est pas réalisé (« pontage artériel »).
• Soit brutalement si la plaque d’athérome est très importante ou si elle se fissure. Un caillot de sang se forme et bouche brutalement l’artère en provoquant une « ischémie aigüe » du membre qui doit être traitée d’urgence à l’hôpital, par thrombolytiques (médicaments visant à détruire le caillot) et chirurgie (pontage).
Par ailleurs, l’artérite des membres inférieurs est une maladie générale qui traduit une atteinte de toutes les artères de l'organisme. Un patient qui souffre d'une artérite des membres inférieurs risque une complication dans un autre territoire artériel : le cœur (« infarctus du myocarde »), le cerveau (« accident vasculaire cérébral ischémique »), le rein (« insuffisance rénale »), des complications qui peuvent être mortelles.
Quand faut-il évoquer une artérite des membres inférieurs ?
Un dépistage précoce de l’artérite des membres inférieurs par le médecin traitant est important en cas de facteurs de risques cardiovasculaires.
Lorsqu’il n’y a aucun signe, l’artérite est souvent découverte lors du bilan général qui est réalisé à l’occasion de la prise en charge d’une atteinte artérielle touchant un autre territoire : infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral ischémique.
Des troubles de l’érection peuvent apparaître chez l’homme avant que l’artérite des membres inférieurs ne se manifeste, en particulier si l’aorte abdominale est obstruée là où elle se divise en deux artères iliaques (syndrome de Leriche).
L’artérite peut également être découverte lors d’une complication aiguë due à l’obstruction brutale de l’artère par un caillot de sang (« thrombose »), ce qui engendre une « ischémie aigüe » des muscles de la jambe : il s’agit d’une urgence médico-chirurgicale.
Le plus souvent, la maladie se manifeste d’abord par une douleur dans la jambe, ressemblant à une crampe musculaire, survenant à la marche, s’accentuant peu à peu et obligeant la personne à s’arrêter.
Comment diagnostiquer une artérite des membres inférieurs ?
Le diagnostic d’artérite des membres inférieurs est évoqué devant une douleur dans la jambe, ressemblant à une crampe musculaire, qui survient à la marche (parfois pendant la montée des escaliers), qui s’accentue peu à peu et qui oblige la personne à s’arrêter au bout d’une certaine distance, distance quiest fixe pour un même malade (« périmètre de marche »).
Cette claudication douloureuse doit être différenciée d’une claudication neurologique en rapport avec un rétrécissement du canal vertébral lombaire (« canal lombaire étroit ») qui comprime une ou plusieurs racines nerveuses. Il y a alors des douleurs de type radiculaires avec une modification de la sensibilité et des réflexes, mais sans modification des pouls.
La douleur peut survenir pour une distance plus réduite de marche sur un terrain accidenté, en cas d’exposition au froid ou au vent, ainsi qu’après le repas (« période postprandiale »). Les douleurs varient également en fonction de la sévérité de la maladie : plus le stade est avancé, plus la distance est courte.
Des formes non douloureuses d’artérite des membres inférieurs sont plus fréquentes chez les personnes souffrant d’un diabète. En effet, les diabétiques peuvent souffrir également d’une atteinte des nerfs (« neuropathie sensitive ») qui atténue les sensations douloureuses.
Des troubles chroniques liés à la mauvaise vascularisation se manifestent parfois au niveau des pieds avec une modification de la peau, qui devient sèche, pâle et perd ses poils, avec une tendance des ongles à devenir cassants et une diminution de la température de la peau, par rapport au pied non malade.
À un stade plus sévère, la maladie peut aussi causer un retard de cicatrisation d’éventuelles petites plaies et l’apparition d’ulcères profonds et « creusants », généralement au niveau du pied.
Le premier examen à réaliser par le médecin est la palpation des différents pouls aux quatre membres (battement de l'artère ressenti par la pulpe de l'index et du majeur aux endroits où l’artère est juste sous la peau), notamment aux deux membres inférieurs : pouls fémoraux, poplités, pédieux et tibiaux postérieurs. L’auscultation des artères peut permettre de retrouver un souffle artériel.
L'absence d'un pouls peut traduire une artérite mais l'examen qui en fera le diagnostic est l’échodoppler (examen qui utilise les ultrasons pour analyser le flux sanguin dans le vaisseau, mais aussi l’état de la paroi et l’importance du rétrécissement de ce vaisseau). Cet examen simple et indolore, associé à un brassard de prise de tension artérielle, permet de calculer « l’index de pression systolique » (ou IPS) qui est le rapport entre la pression systolique aux membres inférieurs et la pression systolique aux membres supérieurs. Normalement la pression artérielle systolique est égale aux membres inférieurs et aux membres supérieurs : on dit que l’IPS est égal à 1. Les artères rétrécies (« sténosées ») sont associées à une baisse de la pression artérielle systolique dans les artères du pied et celle-ci est donc plus faible que celle retrouvée aux membres supérieurs : une IPS inférieure à 0,9 témoigne de la présence d’une artérite des membres inférieurs.
En cas de maladie invalidante des examens complémentaires sont nécessaires pour préciser le siège et l’étendue des lésions artérielles. « L’angioscanner » (scanner des artères) et l’IRM sont des examens peu invasifs sauf en cas d’insuffisance rénale associée. Dans certains cas une « artériographie » (radiographie en parallèle à une injection de produits de contraste dans l’artère) est nécessaire.
Lorsque qu’une artérite des membres inférieurs est diagnostiquée, il faut réaliser un bilan général de la maladie athéromateuse artérielle avec prise de la pression artérielle et recherche d'antécédents personnels (tabagisme, maladie artérielle) et familiaux (maladie artérielle). Un dosage biologique est demandé pour dépister les autres facteurs de risque (dosage du cholestérol et des triglycérides, dosage de la glycémie). Le médecin recherche également des signes cliniques d’un accident cérébrovasculaire (perte de vision, petite aphasie ou paralysie dans la main) ou coronarien (infarctus du myocarde, douleurs dans la poitrine) qui serait passé inaperçu.
Comment est classée une artérite des membres inférieurs ?
L’artérite des membres inférieurs peut être classée en 4 stades de gravité croissante : c’est la classification de Leriche et Fontaine.
• Stade I : au début de la maladie, il n’y a le plus souvent aucun signe ni douleur, mais plusieurs pouls ne sont plus palpés (et l’IPS est inférieur ou égal à 0,9).
• Stade II : il correspond à des douleurs à l'effort et c’est le périmètre de marche qui introduira une subdivision supplémentaire : « stade 2 faible » si le périmètre de marche est supérieur à 200 mètres et « stade 2 sévère » si le périmètre de marche est inférieur à 200 mètres.
• Stade 3 : il correspond à des douleurs permanentes (et non plus seulement à l’effort) et en particulier la nuit en position allongée : le malade se lève la nuit ou dort jambe pendante en dehors du lit pour améliorer la circulation et atténuer les douleurs. Il traduit une ischémie chronique.
• Stade 4 : il correspond à la présence d’ulcère chronique de la peau ou de gangrène et traduit une ischémie critique avec un risque d'amputation élevé.
Quels sont les principes du traitement de l’artérite des membres inférieurs ?
Le traitement de l’artérite vise à soulager les douleurs musculaires, à augmenter la distance de marche sans ressentir de douleur ou de claudication et à prévenir les complications cardiovasculaires, locales ou générales.
Le traitement est donc d’abord celui de la maladie athéromateuse cardiovasculaire et de ses facteurs de risque.
• Correction des facteurs de risques :
- Education du malade à la nécessité de changements importants de son mode de vie et d’un bon suivi des traitements, ainsi qu’au respect des contrôles médicaux (diagnostic précoce des maladies cardiovasculaires associées).
- Sevrage tabagique total impératif après évaluation du degré de dépendance physique et psychique pour un accompagnement adapté (soutien psychologique ou approche comportementale), éventuellement complété par une aide pharmacologique (substituts nicotiniques).
- Correction d’une dyslipidémie par une modification des apports alimentaires adaptés, éventuellement complétés d’un traitement hypocholestérolémiant (« statine ») pour atteindre un taux-cible de LDL cholestérol dans le sang inférieur à 1 gramme par litre.
- Traitement d’un éventuel diabète avec la nécessité de l’obtention d’un équilibre glycémique dont témoigne une HbA1c cible inférieure à 6,5 %.
- Contrôle de la pression artérielle avec un traitement antihypertenseur incorporant obligatoirement un médicament de la classe des inhibiteurs de l'enzyme de conversion (ou IEC) avec l’obtention d’une pression artérielle systolique cible inférieure à 140 mm Hg voire 130 mm Hg si un diabète ou insuffisance rénale est associée.
- Réduction d’une éventuelle surcharge pondérale (obésité) avec l’aide d’une prise en charge spécialisée (diététicienne, nutritionniste) pour un index de masse corporelle (IMC) cible inférieur à 25 kg / m².
- Exercice physique d’intensité modérée (marche) pendant 30 à 60 minutes par jour.
• Les traitements à visée cardiovasculaire :
Le risque cardiovasculaire est réel et il est recommandé d'instaurer chez tous les patients un traitement médicamenteux au long cours afin de prévenir la survenue de problèmes cardiovasculaires.
- Antiagrégant plaquettaire : aspirine à faible dose (75 à 160 mg / j) ou clopidogrel (75 mg / j) afin de fluidifier le sang et éviter les thromboses sur les parois artérielles abîmées, irrégulières, épaisses, rugueuses, alors que le sang circule plus ou moins lentement. Le risque est qu’ils peuvent faire saigner, notamment lors d'une intervention chirurgicale et il faut discuter de leur suppression temporaire pour l'intervention, en considérant que cela peut aussi augmenter le risque de complications cardiovasculaires pour cette intervention chirurgicale.
- Statines : elles diminuent le taux de LDL cholestérol et l’objectif est d’avoir un taux de LDL Cholestérol inférieur à 1 gramme par litre, voire inférieur en fonction de la sévérité de la maladie athéromateuse. Il faut doser les enzymes hépatiques pendant le traitement.
- Inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (IEC) sont à mettre en place par paliers de 2 à 4 semaines, sous surveillance de la tension artérielle et de la créatinine (contrôler la fonction rénale).
• La réadaptation vasculaire :
Elleest indispensable pour développer les capacités de marche. Elle consiste à faire un programme d’exercices physiques destinés à améliorer la circulation sanguine dans les jambes et dans l’ensemble du corps. La réadaptation vasculaire est débutée dans une structure spécialisée puis continuée dans des centres de jour, en général trois fois par semaine pendant au moins trois mois. Elle permet d’augmenter d’au moins 50 % le périmètre de marche et de réduire le risque cardiovasculaire global de 24 %.
• Le choix du traitement chirurgical éventuel dépend du stade (ou sévérité) de la maladie :
Lorsque l’artérite des membres inférieurs est asymptomatique, ou peu symptomatique, le traitement est exclusivement médical.
La chirurgie est proposée d’emblée aux stades III et IV de Leriche et Fontaine, et au stade II fort si le traitement médical bien conduit pendant 3 mois est inefficace. Le traitement chirurgical consiste à rouvrir la lumière de l’artère ou à remplacer le segment d’artère bouché.
Quel est le traitement chirurgical de l’artérite des membres inférieurs ?
Lorsque l’artérite des membres inférieurs est douloureuse et invalidante, notamment en cas de restriction sévère du périmètre de marche, malgré plusieurs mois de traitement médical bien suivi, ou en cas de signes d’ischémie (douleurs de repos, lésions cutanées) il faut envisager un traitement chirurgical par chirurgie ouverte ou endovasculaire (traitement par l’intérieur de l’artère).
En cas d’ischémie critique, une intervention de revascularisation est absolument nécessaire pour éviter la perte du membre.
Les artères des membres inférieurs peuvent être opérées selon trois techniques de chirurgie vasculaire : la dilatation de la sténose athéromateuse, ou angioplastie, le pontage, qui est une dérivation et l’endartériectomie, qui est une désobstruction.
• La dilatation artérielle, avec ou sans pose d'un stent, est la technique la plus simple aux stades précoces, mais elle n'est pas toujours possible. Elle consiste à ponctionner l'artère fémorale, en général à l'aine, sous anesthésie locale, pour monter un ballonnet dans l'artère jusqu'à l'endroit où l'artère est obstruée afin de la dilater. Au cours de l'intervention, si la dilatation avec le ballonnet est imparfaite (on réalise une « artériographie per opératoire » ou radiographie de l'artère), le chirurgien posera un stent, sorte de ressort métallique, grillagé, tubulaire, qui maintiendra l'artère au bon calibre.
• Le pontage artériel est nécessaire lorsque les lésions sont trop importantes. La technique est plus lourde et la convalescence plus longue. Il s’agit de court-circuiter les lésions en réalisant un pontage (dérivation) entre l’artère perméable au-dessus et celle en dessous des lésions. Le pontage peut être fait soit avec du matériel prothétique soit par l’intermédiaire d’une veine superficielle prélevée à la cuisse.
• L’endartériectomie est nécessaire lorsque la zone artérielle à opérer est localisée, au niveau d'un carrefour artériel important, avec plusieurs artères concernées, ou que l'artère est proche de la peau, peu profonde, facile à aborder chirurgicalement. Cette technique donne de bons résultats à long terme avec une seule incision cutanée. L’athérome obstructif est décollé de la paroi artérielle et l'artère est refermée, avec éventuellement un patch d'élargissement si l'artère est de petit calibre, le patch étant une pièce de tissu synthétique cousue longitudinalement sur l'ouverture artérielle afin d'en élargir le calibre.
• Le traitement des ulcères de la peau nécessite des pansements spéciaux quasi quotidiens avec des soins infirmiers.
• Lorsque les lésions sont majeures, il est parfois nécessaire de réaliser une amputation qui peut se faire au niveau d’un ou plusieurs orteils, de l’avant pied, du milieu de la jambe ou de la cuisse en fonction de la sévérité des lésions. Les amputations majeures seront appareillées dans un centre spécialisé.
Un contrôle écho-doppler de la revascularisation vérifie le flux artériel dans les artères des membres inférieurs et aux endroits de la réparation artérielle. Le suivi est ensuite fait de façon régulière et la fréquence dépend de la sévérité de la pathologie.
Il existe des risques liés à l’intervention chirurgicale (hématome, infection, occlusion de la revascularisation pouvant nécessiter une réintervention) et des risques liés au terrain cardiovasculaire (infarctus du myocarde, insuffisance rénale, complications respiratoires ...).
Comment vivre avec une artérite des membres inférieurs ?
En cas d’artérite des membres inférieurs, une bonne hygiène de vie participe à la lutte contre les facteurs responsables de l’aggravation de l’artérite des membres inférieurs.
Les règles hygiéno-diététiques à respecter sont d’arrêter totalement et définitivement le tabac, d’adopter une alimentation équilibrée et de pratiquer une activité physique (essentiellement la marche), quotidiennement (30 minutes par jour) ou au moins 3 fois par semaine, sans atteindre le seuil de la douleur. Cela permettra d’améliorer le périmètre de marche. La pratique d’un sport est possible après avis du médecin traitant.
Il est très important de prendre soin de ses pieds et de les surveiller afin de signaler à son médecin l’apparition de toute plaie, car celle-ci risque de ne pas cicatriser.
• En l’absence de traitement chirurgical, des examens de suivi sont prévus régulièrement afin de suivre l’évolution de la maladie et de contrôler l’efficacité du traitement prescrit : une visite médicale avec palpation des pouls et mesure de l’index de pression systolique (IPS), un électrocardiogramme de repos (ECG), une prise de sang et des examens d’urines pour évaluer la fonction rénale, la glycémie à jeun et le bilan lipidique et la recherche de protéines dans les urines (« protéinurie »).
En fonction de l’évolution de l’artérite, d’autres examens peuvent être nécessaires : un échodoppler artériel des membres inférieurs et des autres artères si nécessaire (cou, cœur…).
• Après une opération chirurgicale de revascularisation, un suivi rapproché est nécessaire avec un examen clinique et un échodoppler des membres inférieurs à 1, 3, 6 et 12 mois après l’intervention et tous les ans par la suite. Tout ce suivi rapproché vise à détecter au plus tôt une éventuelle « resténose » (récidive de rétrécissement de l’artère).
Le suivi de l’artérite des membres inférieurs ne nécessite pas obligatoirement d’interruption du travail, surtout si celui-ci est sédentaire. En revanche, en cas d’intervention artérielle (revascularisation par « angioplastie », « endartériectomie » ou « pontage »), le médecin prescrira un arrêt de travail dont la durée dépend des conditions dans lesquelles le métier est exercé : l’arrêt de travail est plus court en cas de profession sédentaire qu’en cas de profession physique (port de charges lourdes ou non, tâches en station debout ou assise…) et de la nécessité ou non de nombreux déplacements (trajet entre le domicile et le lieu travail, conduite d’un véhicule …).
L’artérite des membres inférieurs en France
En France, près de 3 % de la population souffre d’une artérite des membres inférieurs. Parmi les plus de 60 ans, environ une personne sur 5 est atteinte.
La maladie est plus souvent présente chez les hommes de plus de 50 ans en cas de facteurs de risque cardiovasculaire, en particulier le diabète, le tabagisme ou l’hypertension artérielle.
Les liens de l’artérite des membres inférieurs
Le site de la Société de Chirurgie Vasculaire et Endovasculaire
http://www.vasculaire.com/fr/Maladies/L-Arterite-ou-Arteriopathie-Obstructive-des-Membres-Inferieurs/I-Qu-est-ce-que-l-arterite-AOMI
Les liens Pourquoi Docteur
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