Cancer du colon et du rectum : guérison dans 9 cas sur 10 au stade précoce
Le cancer colorectal est une tumeur qui se développe à partir des cellules qui tapissent la paroi interne du colon et du rectum. Il touche principalement les hommes et les femmes après 50 ans. Grâce au dépistage, le cancer peut être détecté et traité au stade précoce de la maladie avec un taux de guérison de 9 cancers sur 10.
Des mots pour les maux
Le côlon, aussi appelé gros intestin, est la partie terminale de l’intestin qui se situe entre l’iléum (l’extrémité terminale de l’intestin grêle) et le rectum qui s’abouche à l’anus.
La « muqueuse » est le nom donné à l’ensemble des cellules qui tapissent la paroi interne de l’intestin et du rectum.
Le « péritoine » est une sorte de sac qui enveloppe tout les organes dans le ventre.
Qu'est-ce que le cancer colorectal ?
Le cancer colorectal est un cancer qui se développe aux dépens des cellules glandulaires de la muqueuse de la paroi interne du côlon ou du rectum.
Le côlon est constitué de quatre grandes parties dans lesquelles l’eau va être réabsorbée et où vont se former les matières fécales. Ces différentes parties prennent leur nom de leur localisation anatomique. Le côlon dessine une sorte de cadre carré autour de l’intestin grêle. Ainsi on parle de « côlon ascendant » (ou côlon droit) qui débute à l’extrémité de l’iléon par le « caecum » et qui monte à droite vers le foie. Puis une première courbure se dessine avec le « côlon transverse », qui comme son nom l’indique, traverse l’abdomen de droite à gauche jusqu’en dessous de l’estomac, au niveau de la rate. Le côlon marque un nouvel angle pour devenir le « côlon descendant » (ou côlon gauche) qui se dirige vers le bas au niveau du pelvis et qui décrit une dernière petite courbure où il va prendre le nom de « côlon sigmoïde », pour se terminer dans le « rectum ». Le côlon mesure environ 1m50 de long avec un diamètre d’environ 4 cm.
Les parois du côlon et du rectum sont tapissées de « cellules glandulaires » qui peuvent dans certaines circonstances subir parfois des modifications qui les rendent anormales et augmentent leur multiplication. Le côlon et le rectum contiennent différents types de cellules qui peuvent, chacun, être à l’origine d’une forme de cancer spécifique. Dans la plupart des cas, les cancers colorectaux se développent à partir des glandes, appelées « glandes de Lieberkühn », qui tapissent l’intérieur de la paroi du côlon et du rectum. Cette forme de cancer est appelée « adénocarcinome ».
La plupart du temps, les modifications qui touchent les cellules glandulaires se traduiront par la formation de « polypes » totalement bénins. Mais parfois, la prolifération rapide de ces cellules va évoluer vers une lésion cancéreuse et devenir un cancer à proprement parler : « l’adénocarcinome ». Ce type de cancer représente plus de 95 % des types de cancer colorectaux. Dans plus de 80 % des cas, il provient d’une tumeur bénigne, ou « polype adénomateux », qui évolue lentement et finit par devenir cancéreuse.
Lorsque les « polypes adénomateux » sont repérés tôt, grâce au dépistage, il est beaucoup plus facile de les surveiller et d’intervenir à temps avant que le cancer ne se déclare et évolue.
Quelles sont les causes du cancer colorectal ?
Il n’existe pas de cause identifiable de survenue du cancer colorectal. Il existe cependant des facteurs de risque qui peuvent favoriser le développement du cancer. Il est important d’avoir à l’esprit que la présence d'un ou plusieurs facteurs de risque n'entraîne pas systématiquement l'apparition d'un cancer. De même, l’absence de facteur de risque reconnu n’empêche pas l’apparition d’un cancer colorectal.
Parmi les facteurs de risques prouvés, on retrouve l’âge, les antécédents familiaux, la présence de polypes, ainsi que deux maladies génétiques, la « polypose adénomateuse familiale » et le « syndrome de Lynch ». L’âge est souvent un facteur de risque que l’on retrouve dans la plupart des cancers. On considère pour la population générale que le risque commence à partir de 50 ans et qu’il se maintient jusque 80 ans. L’âge moyen de survenue et de découverte du cancer colorectal est d’environ 70 ans. Ensuite, avoir des personnes de sa famille ayant déjà fait un cancer du côlon augmente le risque d’en faire un soi-même. On estime que ce risque est deux fois plus grand lorsqu’il s’agit d’un membre affilié au premier degré, c’est-à-dire parents, enfants ou frères et sœurs et qu’il augmente encore plus si le cancer est survenu avant l’âge de 50 ans. La présence de polypes bénins en grand nombre peut également augmenter le risque de dégénérescence vers un cancer. Même si la plupart du temps, ils ne sont pas graves, retirer les polypes permet de revenir à un niveau de risque normal. Enfin, deux maladies génétiques sont à risque très important de cancer colorectal avant l’âge de 30 ans. La première est la « polypose adénomateuse familiale » (PAF) qui est une maladie héréditaire qui provoque le développement de plusieurs milliers de polypes dans le côlon. Même si ces polypes n’ont pas plus de risque d’évoluer en cancer qu’un polype isolé, leur grand nombre augmente mathématiquement la probabilité de survenue d’une néoplasie. La seconde est le « syndrome de Lynch », appelé également « cancer colorectal héréditaire sans polypose ». Cette maladie génétique héréditaire fait également apparaître des polypes mais en moins grande quantité que la PAF. Chez les femmes, il existe un risque associé de développer un cancer de l’endomètre.
Quelles sont les personnes à risque de cancer colorectal ?
Au delà des facteurs de risques identifiés, certaines autres pathologies ou habitudes de vie sont susceptibles d’être associées à la survenue d’un cancer colorectal.
Le diabète ou les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin comme la rectocolite hémorragique ou la maladie de Crohn sont plus souvent associés au cancer colorectal.
Parmi les habitudes de vie, certaines peuvent paraitre anodines mais sont appuyées par plusieurs études scientifiques. Au niveau de l’alimentation, sont pointées du doigt la consommation excessive de viande rouge, d’aliments riches en graisses animales, et la sur-cuisson des aliments (barbecue..). Au niveau hygiéno-diététique, sont concernés les personnes en surpoids ou obèses, les consommateurs de tabac et d’alcool, et les personnes qui ne font pas d’activité physique.
Quels sont les signes du cancer colorectal ?
Le cancer colorectal est caractérisé par une évolution lente et à bas bruit.
Dans les premières années de développement, notamment au stade de polype, aucun signe n’est visible ou perceptible. C’est là où réside l’intérêt des campagnes de dépistage, pour intervenir avant que la lésion ne s’aggrave. Mais lorsque le temps passe et que le cancer s’installe, les premiers signes apparaissent. Ils peuvent être, soit en rapport avec les conséquences directes du cancer sur le côlon, soit en rapport avec son extension aux organes voisins.
Le signe le plus fréquent est la présence de sang dans les selles. Cela traduit la présence d’une souffrance de la muqueuse intestinale lorsque la lésion cancéreuse s’étend et vient toucher un petit vaisseau sanguin. Le sang peut être mêlé aux excréments ou non. Sa couleur est généralement rouge car le sang n’a pas le temps d’être totalement digéré par le tube digestif, mais peut tout de même être plus ou moins foncé. Parfois le saignement est tellement infime qu’il n’est pas possible de le distinguer à l’œil nu, d’où l’intérêt des kits de dépistage.
Le deuxième signe majeur est la présence de troubles digestifs. Ils peuvent se manifester sous n’importe quelle forme : diarrhées chroniques, constipation soudaine, des crampes, des gaz ou des ballonnements persistants, des selles plus étroites qu’à l’habitude, une besoin pressant d’aller à la selle ou la sensation de n’avoir pas expulsé tout le contenu fécal.
Des signes plus généraux et non spécifiques au cancer colorectal peuvent également apparaître comme des infections urinaires, une jaunisse, une fatigue intense, une perte d’appétit ou une perte de poids.
Quand faut-il évoquer un cancer colorectal ?
Sauf en cas d’antécédents familiaux, il faut penser au cancer colorectal chez tout homme et femme à partir de l’âge de 50 ans, âge où le risque commence à augmenter, qui se plaint de troubles digestifs inhabituels et persistants.
Mais avant d’en arriver là, le seul moyen efficace de surveillance est le dépistage par recherche de sang dans les selles.
En quoi consiste le dépistage du cancer colorectal ?
Le dépistage du cancer colorectal est recommandé chez les hommes et les femmes âgés de 50 à 74 ans. Pour qu’il soit efficace, il doit être réalisé tous les deux ans.
Le principe est simple, il s’agit de la recherche de sang dans un prélèvement de selles. Les personnes concernées reçoivent un courrier les invitant à se rendre chez leur médecin pour retirer un kit de dépistage. A l’intérieur de ce kit, se trouvent un mode d’emploi, une fiche d’identification, des étiquettes, un dispositif de recueil des selles, un tube de prélèvement, un sachet et une enveloppe de retour affranchie.
La réalisation du test est facile. Premièrement, il faut remplir la fiche d’identification avec toutes les informations nécessaires pour que la demande puisse être valide. Ensuite, il faut coller la petite étiquette avec le nom, le prénom, la date de naissance sur le tube de prélèvement et noter à la main la date de réalisation du test.
Une fois les tâches administratives réalisées, il est temps de passer aux travaux pratiques. Après avoir placé le dispositif de recueil de selles sur la lunette des toilettes, il suffit de déféquer mais en faisant attention de ne pas souiller la matière fécale avec de l’urine ou d’autres liquides comme de la javel ou du détergent. Il est donc conseillé d’uriner avant de déballer le kit. Une fois la selle moulée, il faut ouvrir le tube de prélèvement, et utiliser la tige en plastique du bouchon. Celle-ci possède des stries qui vont servir à recueillir l’échantillon de selles. Pas besoin de prendre un gros morceau, il suffit juste de gratter à la surface jusqu’à ce que les stries soient entièrement recouvertes. Ensuite, il faut reboucher le tube et bien le secouer pour que le liquide de conservation s’imprègne du prélèvement. Enfin, il faut placer le tube et la fiche d’identification dans le sachet et mettre le tout dans l’enveloppe préaffranchie. Il est impératif de poster la lettre le jour du prélèvement et éviter les samedis et les veilles de jours fériés.
Une fois l’analyse des selles réalisée dans le laboratoire d’analyses médicales, les résultats seront envoyés au domicile ainsi qu’au médecin traitant. A noter que le test de dépistage est pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie.
Comment comprendre les résultats du dépistage ?
Une fois le compte-rendu du laboratoire reçu, trois résultats sont possibles.
• Soit le test est négatif, ce qui veut dire qu’aucune trace de sang pouvant témoigner de la présence d'un cancer ou de lésions précancéreuses n’a été mis en évidence. Le test devra alors être réalisé à nouveau deux ans après.
• Soit le résultat est ininterprétable et doit être refait à cause d’un prélèvement non conforme.
• Soit le résultat est positif, ce qui confirme la présence de sang dans les selles. Attention, cela ne pose en aucun cas le diagnostic de cancer colorectal. Mais pour savoir ce qui provoque ce saignement, un rendez-vous chez le gastroentérologue sera nécessaire afin de réaliser une coloscopie.
Comment faire le diagnostic d’un cancer colorectal ?
Le plus souvent, le cancer colorectal est découvert au cours du dépistage par recherche de sang dans les selles. Mais lorsque celui-ci n’est pas réalisé, le cancer pourra être diagnostiqué lorsque les premiers signes apparaîtront.
A l’interrogatoire, le médecin va identifier les signes cliniques évocateurs que sont les saignements et les troubles digestifs. L’interrogatoire se poursuivra par la recherche des facteurs de risque de cancer colorectal. Ensuite, le médecin réalisera un examen clinique. Une palpation abdominale et pelvienne pour objectiver une tension dans cette zone et palper les ganglions, synonymes d’atteinte extensive du cancer. Un toucher rectal peut être fait en même temps afin de mettre en évidence une masse qui se situerait dans le rectum. Mais l’examen qui permet de confirmer le diagnostic de cancer est la coloscopie après « préparation » de l’intestin.
La « coloscopie » consiste à introduire par l’anus une caméra positionnée sur un tube souple. Elle permettra à l’opérateur de visualiser l’intérieur de la cavité du côlon et du rectum afin de mettre en évidence un masse ou un polype suspect de cancérisation. Dès qu’une zone paraît suspecte, le médecin réalisera une ou plusieurs biopsies. Le prélèvement sera envoyé directement au laboratoire d’anatomopathologie pour analyse. Sous anesthésie générale ou sous sédation, l’examen durera environ une demi-heure. En cas d’impossibilité de réalisation de la coloscopie, il sera possible de faire un « coloscanner », qui reprend le principe d’un scanner classique mais centré sur le côlon dans lequel aura été insufflé du CO2.
D’autres examens pourront être prescrits pour évaluer le retentissement sur l’organisme d’un cancer au stade évolué. Une imagerie par résonnance magnétique ou IRM pour évaluer l’infiltration locorégionale et un scanner du thorax pour vérifier l’absence de métastase.
Il existe peu d’examens biologiques à proposer pour aider au diagnostic. Néanmoins, parmi les marqueurs tumoraux disponibles, « l’ACE » pour « Antigène Carcino-Embryonnaire » permet de détecter les adénocarcinomes et de suivre l’évolution dans le temps du cancer.
Faut-il consulter en urgence ?
Au début de la maladie, c’est le dépistage qui est très important pour agir avant que le cancer devienne une urgence.
Mais dans tous les cas, n’importe quel saignement d’origine digestif (dans les selles ou directement au niveau anal) est anormal et doit faire consulter en urgence. Il est primordial de mettre en évidence la cause du saignement, qu’il s’agisse d’un cancer ou d’une toute autre éventualité.
Quels sont les principes du traitement du cancer du côlon ?
Le traitement proposé par le gastro-entérologue, le chirurgien ou le cancérologue va différer selon le grade d’évolution du cancer.
Le choix de la prise en charge sera déterminé lors d’une réunion de concertation pluridisciplinaire au cours de laquelle plusieurs médecins, chirurgiens, anatomopathologistes et cancérologues vont examiner le dossier médical.
• Lorsque l’on est au stade de lésion très localisée, c’est-à-dire que le cancer ne s’est pas propagé aux organes voisins, c’est la chirurgie seule qui sera choisie.
• Lorsque le cancer est infiltrant et atteint les ganglions, c’est le traitement chirurgical qui est préconisé, avec curage ganglionnaire, et qui est associé à une « chimiothérapie adjuvante ».
• Enfin, si le cancer du côlon est métastasé, le traitement consistera en une chirurgie du côlon complétée par une chirurgie des organes métastasés, suivie ou précédée par une chimiothérapie et parfois, une thérapie ciblée.
Quels sont les principes du traitement du cancer du rectum ?
Le traitement du cancer du rectum diffère du cancer du côlon dans sa prise en charge.
• Au stade localisé, la chirurgie est le traitement de base avec une résection de la partie du rectum atteinte mais également tous les tissus de soutien autour qui contiennent les ganglions.
• A partir du moment où le cancer est infiltrant, la chirurgie sera précédée ou suivie d’une radiothérapie ainsi que d’une chimiothérapie.
En quoi consiste le traitement par chirurgie du cancer du côlon ?
La chirurgie du côlon peut être réalisée, soit par une « laparotomie » avec une grande incision au niveau de l’abdomen, soit en « coelioscopie » avec deux petites incisions mais uniquement lors d’un cancer en phase précoce.
La chirurgie va consister à retirer la partie du côlon où se situe le cancer. Pour éviter de laisser des cellules cancéreuses, le chirurgien devra enlever une grande partie du côlon autour de la masse tumorale. Ainsi si le cancer se trouve au niveau du côlon droit, on fera une « hémicolectomie droite » qui comprend le côlon droit et la moitié droite du côlon transverse. Si le cancer se trouve au niveau du côlon gauche, on fera une « hémicolectomie gauche » qui comprend le côlon gauche et la moitié gauche du côlon transverse. Si le cancer se trouve au niveau du côlon sigmoïde, on fera une « sigmoïdectomie » qui comprend uniquement la partie entre la fin du côlon gauche et le début du rectum. Parfois, lorsque le cancer est trop évolué et s’étend sur les deux parties du côlon, il faudra réaliser une « colectomie totale ».
Après avoir enlevé la partie du côlon concernée, il va falloir rétablir la continuité de l’intestin en faisant une anastomose entre les deux parties saines. Si jamais l’anastomose ne peut être réalisée en raison d’une inflammation trop important, le chirurgien décidera de faire une « colostomie » transitoire. La « colostomie » consiste à suturer le côlon à la peau et à recueillir les excréments par l’intermédiaire d’une poche. Après plusieurs semaines de distance, la continuité sera rétablie lors d’une nouvelle intervention chirurgicale afin de permettre l’évacuation naturelle des selles.
Si jamais le cancer atteint les aires ganglionnaires ou le péritoine, le chirurgien devra retirer les zones malades.
En quoi consiste le traitement par chirurgie du cancer du rectum ?
La chirurgie du rectum est une intervention plus délicate que celle du côlon dans la mesure où le rectum est plus difficile d’accès. En fonction de la localisation de la tumeur, plusieurs types d’interventions sont possibles.
• Si la tumeur est située dans la partie supérieure du rectum, le chirurgien enlèvera le côlon sigmoïde ainsi que la première moitié du rectum.
• Mais à partir du moment où le cancer se situe dans les deux tiers inférieurs du rectum, c’est une « proctectomie totale » qui sera réalisée, c’est-à-dire exérèse du rectum entier ainsi que du « mésorectum ». Le mésorectum étant les tissus fibreux et musculaires autour du rectum qui contiennent les ganglions et les vaisseaux. L’anus sera conservé dans la mesure du possible pour conserver la continuité du tube digestif.
• Si la tumeur est trop basse ou trop infiltrante, l’anus ne pourra pas être conservé, c’est ce que l’on appelle la « résection abdominopérinéale ». Dans ce cas, il y aura rupture de continuité irréversible, ce qui nécessitera la pose d’une « colostomie permanente » pour évacuer les selles.
Qu’est-ce que la radiothérapie ?
La radiothérapie est un traitement qui consiste à détruire les cellules cancéreuses par irradiation de la tumeur. Elle est indiquée lorsque le cancer du rectum s’est propagé aux organes voisins.
Il existe deux techniques pour irradier la tumeur, soit par envoi de rayons à travers la peau, c’est la « radiothérapie externe », soit par injection à l’intérieur même du rectum d’un implant diffusant des substances radioactives, c’est la radiothérapie interne, appelée également « curiethérapie ».
Cette prise en charge thérapeutique peut être proposée comme traitement en supplément de la chirurgie, il s’agit alors d’une « radiothérapie adjuvante ». Les doses et les indications de la radiothérapie varient en fonction du malade et du stade du cancer. L’association d’une radiothérapie externe et interne permet une efficacité synergique lorsque les tumeurs sont de grandes tailles.
Malgré les précautions prises par l’équipe médicale responsable de la radiothérapie pour ne pas irradier les tissus sains, il existe souvent des effets secondaires que la personne traitée doit connaître. Les effets secondaires rapportés le plus souvent sont des inflammations de la vessie ou du rectum ainsi que pour les femmes une sécheresse vaginale.
Quels sont les principes de la chimiothérapie ?
Un traitement par chimiothérapie est envisagé lorsque le cancer est à un stade avancé infiltrant, mais également en soins palliatifs pour diminuer les douleurs.
La chimiothérapie est habituellement un traitement injecté dans le sang pour atteindre et détruire les cellules cancéreuses dans tout le corps, dont celles qui auraient pu se détacher de la tumeur primitive.
Le médicament de référence est le 5 fluoro-uracile (ou 5-FU). Plusieurs médicaments peuvent être donnés en même temps, c’est ce que l’on appelle une association ou « polychimiothérapie ».
L’inconvénient de ces médicaments est leurs effets secondaires, notamment sur la chute des cheveux, les nausées et les diarrhées fréquentes. En effet, les chimiothérapies s’attaquent aux cellules cancéreuses mais plus aussi aux cellules qui se multiplient rapidement, et c’est le cas des cellules de la muqueuse digestive et celles des cheveux.
Quels sont les principes de la thérapie ciblée ?
Les thérapies ciblées sont des traitements utilisés généralement en complément de la chimiothérapie dans les cancers colorectaux de stade avancé.
Leur principe est de cibler les mécanismes physiologiques qui permettent à la tumeur de proliférer. Par exemple, il existe des médicaments qui vont en quelque sorte asphyxier la tumeur en stoppant la formation de nouveaux vaisseaux sanguins ou qui vont empêcher celle-ci de grossir en supprimant les facteurs de croissance.
L’avantage de ces thérapies est qu’elles sont spécifiques des cellules tumorales et vont donc limiter la destruction des cellules saines du corps comme peut le faire la chimiothérapie.
Quel est le suivi après le traitement du cancer du colorectal?
Le suivi du médecin après le traitement est primordial pour s’assurer que les suites opératoires se passent bien, pour vérifier l’absence de rechute et pour coordonner les soins supplémentaires.
Durant les consultations, le médecin se chargera de répertorier tous les signes et désagréments pour identifier les possibles complications ou effets secondaires des traitements. Il fera un examen clinique complet avec une attention toute particulière sur l’abdomen et le pelvis : palpation abdominale, toucher rectal, recherche de foyers métastatiques au niveau du foie, et des poumons.
Cette consultation de surveillance sera également l’occasion de signaler au médecin les éventuels signes anormaux : douleur abdominale, saignement, modification du transit, persistance des faux besoins ou d’urgence d’aller à la selle. D’ailleurs, tout signe ou phénomène anormal doit faire consulter en urgence.
Si un dosage du marqueur tumoral ACE avait été prescrit avant le traitement, il est conseillé de suivre sa diminution par une prise de sang régulière. De même qu’un scanner ou une IRM de contrôle pourra être programmé.
Les consultations de suivi sont prévues tous les 3 à 6 mois pendant un minimum de 5 ans.
Faut-il modifier son alimentation après la chirurgie du côlon ?
Il est conseillé de modifier son régime alimentaire, du moins dans les semaines ou mois après l’opération.
En effet, le côlon sert principalement à réabsorber l’eau et former les selles. En cas de résection d’une partie du côlon, il est courant d’avoir des selles plus molles ou plus liquides.
Afin de mettre au repos son intestin et de pallier à l’absence d’une partie du côlon, il est recommandé de consommer du son de blé ou du riz pour épaissir les excréments. Il faut éviter de manger trop de fibres, d’alcool, d’aliments gras, et de lait. Il faut également éviter les aliments qui favorisent la formation de gaz comme les choux, les haricots.
Il faut boire suffisamment d’eau pour compenser les pertes d’eau dans les selles et fractionner des repas en petites collations pour ne pas apporter trop de travail d’un coup aux intestins. Néanmoins, petit à petit, une alimentation un peu plus normale pourra être reprise à distance de l’opération en accord avec le médecin et le diététicien.
Comment bien vivre avec une colostomie ?
Avoir une colostomie n’est pas une chose facile à appréhender. C’est une nouvelle façon de vivre avec des automatismes et des précautions à prendre, et surtout un changement de l’image que l’on a de soi-même à laquelle il va falloir s’habituer.
Tout d’abord la stomie nécessite une éducation claire et complète réalisée par une infirmière spécialisée. En effet, elle sera là pour apprendre le maniement de la poche de recueil, les bons gestes dans la vie de tous les jours et les mesures d’hygiène autour de l’orifice de la stomie. Cette dernière étape est la plus importante car il faut à tout prix éviter une irritation ou une infection de la peau.
Une fois l’utilisation de la stomie maitrisée, il est tout à fait possible de reprendre une vie normale. Grâce aux progrès réalisés dans le choix des poches et des embouts, nager, courir, s’habiller ne devrait pas poser de problème.
Toutefois, en cas de craintes ou de questions, des professionnels de santé qualifiés sont là pour y répondre et trouver des solutions afin d’améliorer la qualité de vie des personnes « stomisées ».
Le cancer colorectal en France
En France, le cancer colorectal est à la 3ème place des cancers tout sexe confondu. Plus de 40 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, pour un nombre de décès aux alentours de 18 000. L’âge moyen de survenue est d’environ 70 ans. Concernant le dépistage, seuls 32 % de la population concernée l’ont réalisé en 2012 d’après une étude de Santé publique France (ex-InVS).
Les liens du cancer du colorectal
Le site de l’Institut National du Cancer (InCa)
http://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-colon/Points-cles
Vidéo explicative du test de dépistage
http://www.e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Se-faire-depister/Depistage-du-cancer-colorectal/Le-test-immunologique-en-images
Le site de l’Assurance Maladie
http://www.ameli.fr/assures/prevention-sante/le-depistage-du-cancer-colorectal.php
Les liens Pourquoi Docteur
Cancer du côlon : elle met en scène ses chimio pour lever le tabou
Cancer du colon : un test sanguin pour évaluer les risques de récidive
Cancer du côlon : le pronostic dépend de la localisation de la tumeur
Rectocolite hémorragique : des solutions contre les coliques et les diarrhées sanglantes
Maladie de Crohn : une inflammation et des douleurs de tout l’intestin
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