Cancer du poumon : les progrès du traitement sont constants
Le cancer du poumon, ou « cancer broncho-pulmonaire », est un cancer fréquent chez l'homme, en nette progression chez la femme, mais où les progrès ont été considérables ces dernières années, en particulier grâce aux thérapies ciblées et à l'immunothérapie.
Des mots pour les maux
Quand le cancer débute à partir des cellules du poumon, il est appelé « cancer primitif » du poumon. Quand il s’agit d’une métastase d’un cancer d’un autre tissu, on parle de cancer « secondaire ».
Le cancer du poumon est avant tout un cancer de la bronche qui va ensuite envahir le poumon : on parle donc de cancer « broncho-pulmonaire ».
On différencie deux grands types de cancer : 85 % des cancers sont « non à petites cellules » (« épidermoïdes » ou « adénocarcinomes » essentiellement) et 15 % « à petites cellules ».
Le développement anarchique des cellules cancéreuses produit une « tumeur broncho-pulmonaire », qui peut diffuser au ganglion satellite (« adénopathie ») et à des organes à distances (« métastases »).
Qu'est-ce que le cancer du poumon ?
Le cancer du poumon est une tumeur « maligne » qui est issue des cellules du poumon. Le mot « maligne » signifie que la tumeur peut se propager (« métastase ») à d’autres parties du corps.
Le cancer se développe dans la bronche par multiplication de certaines cellules de l’épithélium en un endroit particulier. Ces cellules anormales vont ensuite proliférer de manière anarchique : elles pourront obstruer la bronche, envahir les structures avoisinantes et envoyer des cellules cancéreuses dans les ganglions du thorax (qui sont les structures immunologiques de drainage du poumon). Secondairement, les cellules peuvent aussi migrer, via le sang, dans d’autres organes, comme le foie, le cerveau, l’os : ce sont les « métastases ».
Le cancer du poumon commence essentiellement au niveau des cellules du revêtement qui tapisse l’intérieur de la bronche (« l’épithélium » et on parle de cancer « broncho-pulmonaire ». Cette modification se produit sous l’action de substances dites « cancérigènes » et le facteur de risque principal reste le tabagisme, « actif » bien sûr (quand on fume soi-même), mais aussi « passif » (quand on ne fume pas mais que l’on est dans un environnement de fumeurs).
Quels sont les différents types de cancer du poumon ?
Il existe 2 grands types de cancer broncho-pulmonaire : 85 % des cancers sont « non à petites cellules » et 15 % « à petites cellules », ce qui est important au plan de la stratégie thérapeutique.
• Au sein des cancers broncho-pulmonaires « non à petites cellules » on distingue :
- Le cancer épidermoïde : il s’agit souvent d’une formation tumorale qui se développe à partir des cellules du revêtement de la bronche (« épithélium ») et qui va obstruer la bronche. Il peut saigner, s’infecter facilement et il a tendance à s’étendre vers les structures voisines pour donner des métastases.
- L’adénocarcinome : il s’agit d’un cancer qui provient de petites structures glandulaires de la paroi des bronches qui est de plus en plus fréquent, en particulier chez la femme. Il est aussi à l’origine de l’obstruction des bronches.
• Dans 15% des cas, le cancer broncho-pulmonaire est un cancer à petites cellules qui se développe habituellement dans les cellules tapissant les bronches situées au centre des poumons. Les principaux types de cancers du poumon à petites cellules sont le « carcinome à petites cellules » et le « carcinome mixte à petites cellules ». Il est moins fréquent que les autres cancers broncho-pulmonaires (15 %), mais ilévolue souvent plus rapidement vers une atteinte des ganglions et des métastases. Celles-ci sont donc souvent précoces, parfois même à l’origine des signes révélateurs du cancer : atteinte du cerveau, du foie, des os… D’autres types plus rares (grandes cellules…).
• Il existe aussi des cancers dans le poumon qui proviennent de cancers qui ont émergé ailleurs dans le corps, dans un autre organe : ce sont les « métastases pulmonaires ».
Les poumons sont, en effet, souvent la cible des métastases car ce sont des organes très irrigués per le sang et donc un lieu fréquemment atteint par les cellules cancéreuses qui se disséminent par la circulation sanguine.
Les cancers qui métastasent le plus souvent dans le poumon sont les cancers du sein, du côlon, du rectum et de la prostate. A la différence des cancers primitifs du poumon, qui se développent à partir des bronches, les cancers secondaires du poumon se développent surtout à la surface des poumons.
• Enfin, un cancer rare, le « mésothéliome pleural », n’est pas un cancer broncho-pulmonaire, puisqu’il se développe à partir des enveloppes du poumon : la « plèvre ».
Quels sont les signes du cancer du poumon ?
Les signes du cancer du poumon sont assez peu spécifiques.
• Il peut s’agir de manifestations en rapport avec la souffrance du poumon : toux persistante sans cause apparente et qui ne disparaît pas, essoufflement ou aggravation de difficultés respiratoires récentes, douleurs constantes de la poitrine (« thorax »), aggravées par la respiration ou la toux, crachats sanguinolents (« hémoptysies »), infections bronchiques ou pulmonaires (« pneumonie ») à répétition, sifflements pendant la respiration…
Il peut s’agir de signes plus généraux à type de fatigue anormale et persistante (« asthénie »), de perte d’appétit, de perte de poids involontaire, d’œdème du cou et du visage (paupières) au réveil… Dans certains cas, un cancer du sommet du poumon peut se manifester par une douleur irradiant dans une épaule. Cette douleur de l’épaule peut même s’associer à une chute de la paupière de l’œil du même côté avec une pupille rétrécie.
•Tardivement dans l’évolution de la maladie (extension proximale et métastatique du cancer), il peut apparaître : une accumulation de liquide autour du poumon malade (« épanchement pleural »), des douleurs osseuses, une jaunisse, des maux de tête, une crises d’épilepsie, un gonflement des ganglions du cou ou au-dessus de la clavicule (« adénopathie »), voire un gonflement du visage et des veines du cou (syndrome de compression de la veine cave supérieure).
• Parfois des signes généraux et sans rapport avec la croissance de la tumeur peuvent se produire au cours de l’évolution d’un cancer du poumon. Il s’agit de « signes paranéoplasiques » qui sont surtout causés par des cancers du poumon non à petite cellule.
Il peut s’agir d’une augmentation anormale du calcium dans le sang (« hypercalcémie ») avec une faiblesse générale, des nausées et des vomissements, une obnubilation, une envie d’uriner fréquente et très productive, voire une déshydratation. Le traitement de l’hypercalcémie est urgent en raison du risque de troubles du rythme cardiaque induits.
Parfois, il peut s’agir de manifestations articulaires et osseuses au cours d’une « ostéoarthropathie hypertrophiante pneumique » avec des douleurs osseuses diffuses mixtes (jour et nuit), la croissance accrue et parfois douloureuse des os du bout des doigts, ce qui donne un aspect renflé des extrémités (doigts « en baguette de tambour »).
Quelles sont les causes du cancer du poumon ?
La relation entre le risque de survenue d’un cancer broncho-pulmonaire et le tabagisme est très largement démontrée. Sur 100 patients qui décèdent de cancer broncho-pulmonaire, on peut considérer que 7 seulement n’ont jamais fumé. Le risque de cancer est d’autant plus élevé que la personne a commencé à fumer jeune, la durée du tabagisme est grande et le nombre de cigarettes en goudron consommé est important, les sujets inhalent la fumée de cigarette. Actuellement, 92 % des décès par cancers bronchiques chez l'homme et 71 % des décès par cancers bronchiques chez la femme sont attribuables au moins partiellement au tabac.
• Le tabac est en effet toujours nocif et il n'existe pas de seuil en dessous duquel le tabac n'est pas cancérigène. Toutes les formes de tabac consommées peuvent entraîner des cancers : cigarettes, narguilé, cigares, pipe... Les cigarettes light ont une teneur plus faible en nicotine et en goudrons, mais ces cigarettes n'exposent pas à un risque moins important de cancers bronchiques car les fumeurs qui en consomment ont tendance à « tirer » plus fort sur leur cigarette. La fumée ainsi inhalée pénètre plus profondément dans les poumons et atteint les petites bronches et les alvéoles pulmonaires, favorisant les cancers bronchiques périphériques.
Le tabagisme « passif », quand la personne ne fume pas mais est exposée à la fumée des autres fumeurs est aussi toxique pour le poumon.
• Le cannabis est aussi responsable de cancer du poumon car il est plus riche en goudrons que les cigarettes. Sa fumée, inhalée profondément, contient de nombreuses substances cancérigènes. Chez le non-fumeur, le risque d’apparition d’un cancer broncho-pulmonaire, quoique faible, est augmenté pour ceux qui vivent avec un fumeur (tabagisme passif).
• D'autres substances peuvent être à l'origine d'un cancer du poumon : l’amiante, la radioactivité (rayons X et gamma), radon (gaz radioactif incolore et inodore naturellement présent dans l'environnement de certaines régions riches en granit ou volcaniques : peu dangereux à l’extérieur car dilué, il peut le devenir lorsqu’il s’infiltre par les fondations d’une maison), le chrome, le nickel, le fer, l’arsenic, les dérivés de goudrons.
• La coexistence de plusieurs facteurs favorisants chez le même sujet augmente considérablement le risque.
• La majorité des patients atteints d’un cancer broncho-pulmonaire a un passé tabagique. A l’inverse, tous les fumeurs ne sont pas victimes d’un cancer bronchique. Il est donc logique de penser qu’il existe une prédisposition génétique à développer une tumeur bronchique.
• Les maladies chroniques des bronches et des poumons entraînent une inflammation et augmentent les risques de cancer du poumon, soit parce qu’elles partagent un facteur de risque commun, soit à cause de l’inflammation chronique : broncho-pneumopathie chronique obstructive (ou BCO), emphysème pulmonaire, tuberculose…
• La pollution atmosphérique et les gaz d'échappement des moteurs diesel sont également impliqués.
Quelles sont les complications du cancer du poumon ?
Le cancer du poumon peut se compliquer d’infections respiratoires : les cellules du cancer peuvent obstruer les bronches, le mucus est mal évacué et peut s'infecter. Cela favorise la survenue d'infections broncho-pulmonaires et de pneumonies.
Les cellules cancéreuses du cancer du poumon peuvent se propager à d'autres zones du corps et former des métastases. Les métastases se développent, en général, dans d'autres parties des poumons (l’autre poumon, la plèvre, la paroi thoracique), dans les ganglions, dans les os, dans le foie, les glandes surrénales ou le cerveau. Les cancers du poumon à petites cellules ont tendance à provoquer plus de métastases que les cancers non à petite cellule.
Quand faut-il évoquer un cancer du poumon ?
Les signes du cancer du poumon sont souvent peu spécifiques, mais ils prennent un autre sens chez les fumeurs et les personnes ayant fumé.
Les principaux signes d’alerte sont : l’apparition de crachats sanguinolents (« hémoptysie »), une toux persistante différente de celle que supporte habituellement le fumeur, la survenue d’infections respiratoires récidivantes ou répondant mal au traitement, un essoufflement anormal, une douleur dans la poitrine parfois liée à une pleurésie, une douleur inexpliquée au niveau du cou, de l’épaule ou du bras, un amaigrissement inexpliqué, une fatigue, une altération de l’état général.
Tous ces signes doivent cependant amener à réaliser une consultation chez le médecin et des explorations.
Comment diagnostiquer un cancer du poumon ?
Le diagnostic du cancer du poumon s'effectue en plusieurs étapes.
• Le médecin traitant interroge son patient sur les éventuels facteurs de risque et l’examine. Il prescrit ensuite des examens complémentaires : une radiographie du poumon et un scanner du thorax avec injection de produit de contraste. La radiographie simple des poumons peut montrer une tache, une opacité anormale souvent arrondie. Elle ne permet pas d’affirmer le diagnostic d’un cancer du poumon. Le scanner peut objectiver un nodule dont la forme et l’association à un ganglion augmenté de volume sont évocatrices.
Mais c’est l’endoscopie des bronches qui confirme le diagnostic. C’est un examen simple et non douloureux, réalisé par un pneumologue, sous anesthésie locale, avec un fibroscope souple. Cette fibroscopie bronchique permet de voir le cancer qui apparait comme un bourgeon ou comme un rétrécissement à l’intérieur des bronches. Cette technique permet la réalisation de prélèvements (« biopsies ») qui feront l’objet d’une analyse anatomo-pathologique.
• Le diagnostic du cancer du poumon ne peut être confirmé que lors de l’analyse anatomo-pathologique d’une biopsie de la tumeur. Cet examen permet notamment de connaître le type de cancer en cause (cancer à petites cellules ou non à petites cellules). Cette biopsie a pris d’autant plus d’importance que les cellules cancéreuses peuvent exprimer des « marqueurs de surface » qui traduisent des « mutations génétiques actives » et qui peuvent constituer des cibles par les nouvelles thérapies ciblées. Il est donc d’autant plus important de faire réaliser cette biopsie dans un centre agréé au plan national pour ces marqueurs.
La biopsie est généralement réalisée lors d'une fibroscopie bronchique. Quand la biopsie par fibroscopie est impossible, l'équipe médicale peut procéder, sous anesthésie locale, à un prélèvement de la tumeur ou de liquide pleural au travers de la paroi du thorax ou à un prélèvement de ganglions.
• S’il existe une moindre suspicion d’anomalie à l'un des examens, la personne est adressée à un médecin spécialiste (pneumologue, cancérologue, chirurgien thoracique...) pour la poursuite des explorations afin de préciser la taille de la tumeur, son extension locale et sa diffusion éventuelle à distance sous forme de métastases. Ce bilan peut comporter un scanner abdominal, une échographie abdominale, une évaluation de la fonction respiratoire (spirométrie ou épreuves fonctionnelles respiratoires), ainsi qu’une évaluation de l’état cardiovasculaire et la recherche de contre-indications à certains traitements.
La recherche d’une atteinte cérébrale précoce peut s’envisager, en particulier dans les cancers à petites cellules : un scanner ou une IRM cérébrale.
Comment classe-t-on les cancers du poumon ?
Le cancer du poumon est classé en fonction d’un grade de différenciation des cellules cancéreuses à l’examen histologique (« gradification ») et d’un stade d’étendue des lésions cancéreuses à travers le corps (« stadification »).
• La gradification permet de donner un grade aux cellules cancéreuses selon leur apparence et leur comportement à l’examen au microscope de la biopsie :
- Grade 1 = Cellules bien différenciées, ou de bas grade avec une tendance à évoluer lentement et une faible probabilité de propagation.
- Grade 2 = Cellules modérément différenciées ou de grade intermédiaire.
- Grade 3 et 4 = Cellules peu différenciées, ou de haut grade avec une tendance à évoluer rapidement et une plus grande probabilité de propagation.
Le système de stadification le plus souvent utilisé dans le cancer du poumon non à petites cellules est la classification TNM. TNM signifie « Tumeur », « Nodes » (= ganglions lymphatiques en anglais) et « Métastases ». La classification TNM prend en compte : la taille de la tumeur primitive, le nombre de ganglions lymphatiques régionaux qui contiennent des cellules cancéreuses et leur emplacement et la propagation du cancer, ou métastases, vers une autre partie du corps.
Dans le cas du cancer du poumon non à petites cellules, il y a 4 stades principaux, soit stades I, II, III et IV. Les 3 premiers stades sont divisés en sous-groupes A et B. En règle générale, le pronostic est d’autant meilleur que le cancer est de stade I et moins favorable si le cancer est de stade IV.
Ces stades sont donc définis en fonction des atteintes TNM mais que l’on peut résumer comme suit :
- Stade I = la tumeur mesure 3 cm ou moins de diamètre et se trouve complètement à l’intérieur du poumon (aucun signe de propagation à la plèvre, à l’autre poumon, aux ganglions lymphatiques ou aux organes situés hors du thorax) ;
- Stade II = la tumeur s’est propagée (adénopathie) aux ganglions lymphatiques bronchiques ou hilaires ;
- Stade III = la tumeur s’est propagée (adénopathie) aux ganglions lymphatiques du médiastin ;
- Stade IV = la tumeur s’est propagée à la plèvre, à l’autre poumon ou aux organes situés hors du thorax (métastases).
Qu’est-ce que sont les biomarqueurs et à quoi servent-ils ?
La meilleure connaissance de la biologie du cancer du poumon a permis d'identifier certaines anomalies génétiques des cellules cancéreuses qui sont susceptibles de devenir les cibles thérapeutiques de nouveaux médicaments, appelés « thérapeutiques ciblées ».
La détermination initiale de ces anomalies au moment du diagnostic du cancer constitue aujourd'hui autant de biomarqueurs potentiels prédictifs de la réponse aux thérapeutiques ciblées.
Il a par exemple été démontré que les mutations du récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR) confèrent à la tumeur une sensibilité particulière aux inhibiteurs des tyrosine-kinases anti-EGFR.
Jusqu’à maintenant, il s’agissait de rechercher les 6 principales anomalies génétiques qui avaient été identifiées par les chercheurs, mais le réseau des laboratoires mis en place en France par l’IFCT et l’InCa va permettre de réaliser le « séquençage génétique complet » des biopsies de la tumeur.
Chaque tumeur possède ainsi une signature moléculaire qui lui est propre et, à l’avenir, ce « profil génétique initial » de chaque tumeur guidera le choix du traitement pour chaque malade.
Pour le dépistage et le suivi des cancers du poumon, il sera possible d’utiliser la « biopsie liquide » ou dosage des « ADN sériques » sur une simple prise de sang.
Quels sont les principes du traitement du cancer du poumon ?
Le traitement du cancer du poumon non à petites cellules est administré par des équipes pluridisciplinaires, avec des médecins oncologues, des chirurgiens et des radiothérapeutes, qui sont regroupés dans des centres spécialisés (service spécialisé ou centre anti-cancéreux).
Le premier point fondamental est cependant que le malade fumeur arrête de fumer et tout doit être mis en œuvre pour l’aider à y arriver.
Le traitement du cancer du poumon est adapté selon différents paramètres très importants : le type de cancer, son stade, l'état général du malade et surtout désormais, les biomarqueurs que l’on peut identifier sur près d’un adénocarcinome sur 2.
Ce traitement fait appel à différentes possibilités thérapeutiques : chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie et thérapie ciblée qui sont assemblées selon diverses stratégies qui sont fixées par les études.
Quels sont les différents moyens du traitement du cancer du poumon ?
• La chirurgie est réservée aux formes limitées de cancers, sans métastases chez un malade en bon état, mais ce n’est pas toujours le cas chez un fumeur.
L’ablation d’un lobe pulmonaire (« lobectomie ») ou l’ablation d’un poumon (« pneumonectomie ») sont les deux types d’intervention les plus fréquentes.
L'intervention enlève généralement aussi les ganglions proches qui pourraient contenir des cellules cancéreuses.
L'ablation d'une partie des poumons diminue bien sûr les capacités respiratoires mais un programme de réadaptation pulmonaire peut permettre d’en retrouver une partie. Après l'intervention chirurgicale, la récupération respiratoire peut prendre plusieurs mois.
Avec la seule chirurgie, la guérison du cancer est possible, mais il faut que la taille de la tumeur ne soit pas trop grosse. Cela dépend aussi de sa localisation et de la présence de ganglions touchés par le cancer. Les résultats peuvent aller de 70 % de survie à 5 ans, à 10 % voire moins, lorsque l’extension locorégionale est importante.
• La chimiothérapie consiste à administrer des associations de médicaments anticancéreux par cures qui seront répétées à intervalles réguliers. La tolérance à la chimiothérapie a été nettement améliorée.
La chimiothérapie permet de traiter les formes les plus étendues ou celles qui s’accompagnent de métastases. Dans les cas des formes étendues, elle suit la chirurgie (« chimiothérapie adjuvante »). Administrée en pré-opératoire (« chimiothérapie néoadjuvante »), la chimiothérapie peut aussi réduire le volume de certains cancers bronchiques pour permettre de les rendre accessibles à une intervention chirurgicale dans un deuxième temps.
• Les thérapies ciblées sont de nouveaux traitements qui sont dirigés contre des molécules spécifiques que l’on peut retrouver sur certaines cellules cancéreuses. On les appelle des « thérapies ciblées » parce qu’elles ciblent les protéines induites par ces anomalies génétiques, portées par les cellules cancéreuses, mais elles épargnent les cellules saines.
Elles sont utilisées en complément de la chimiothérapie conventionnelle dans le traitement des cancers du poumon qui sont porteurs d’une « anomalie génétique active », c’est-à-dire une anomalie qui joue un rôle important dans le développement du cancer. Les « thérapies ciblées » entraînent moins d’effets secondaires que les chimiothérapies classiques et sont utilisées de plus en plus tôt dans le cours évolutif de la maladie.
• Derniers arrivés, les traitements « immunomodulateurs » ont été utilisés dans des formes avancées de cancer du poumon. Ces immunothérapies bloquent des récepteurs, les récepteurs PD-1, qui servent aux cellules cancéreuses à se camoufler vis-à-vis des défenses immunitaires naturelles de la personne atteinte de cancer. En bloquant ce récepteur PD-1 avec une molécule immunomodulatrice sur les cellules qui en sont porteuses, les cellules cancéreuses peuvent être de nouveau reconnues par le système immunitaire de la personne cancéreuse, pour être attaquées et détruites. Ce nouveau traitement est particulièrement intéressant dans les cancers épidermoïdes où trop peu de mutations actives ont été identifiées pour permettre l’utilisation de thérapies ciblées. Mais ces traitements sont également en train de bouleverse le traitement des cancers de type adénocarcinome. Le bénéfice existe aussi au stade métastatique où les associations anti-PD1 et anti-CTLA4 apporte des rémissions prolongées et une amélioration nette de la survie, y compris en première ligne, ce qui permettrait d'éviter la chimiothérapie.
• La radiothérapie consiste à soumettre la tumeur broncho-pulmonaire, son extension locorégionale et parfois les métastases, à l’action de rayonnements divers qui vont les détruire. Le radiothérapeute délimite avec précision le « champs » d’irradiation grâce à des examens d’imagerie qui permettent un repérage en 3 dimensions.
La radiothérapie a fait de nombreux progrès ces dernières années, qui permettent de nouvelles modalités d’irradiation de la tumeur plus efficaces tout en préservant les tissus sains voisins.
Quel est le traitement du cancer non à petites cellules ?
Le choix de la stratégie de traitement est discuté par l'équipe médicale en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), en prenant en compte le stade du cancer et l’état général du malade.
• Stade I A : la chirurgie est le traitement de référence (lobectomie + curage ganglionnaire). Une radiothérapie thoracique peut être proposée comme une alternative à la chirurgie en cas d’impossibilité de chirurgie curative (la tumeur ne peut être enlevée en entier) ou de « non opérabilité » (l'état de santé du malade ne permet pas l'intervention). Une radiothérapie stéréotaxique hypofractionnée peut être utilisée à la place de la chirurgie dans certains cas de petites tumeurs.
• Stade I B : la chirurgie est le traitement de référence (lobectomie + curage ganglionnaire), mais une « chimiothérapie adjuvante » (réalisée après la chirurgie) peut être discutée en cas de facteurs de mauvais pronostic. Une radiothérapie thoracique peut être proposée en alternative à la chirurgie en cas d’impossibilité de chirurgie curative (la tumeur ne peut être enlevée en entier) ou de non opérabilité (l'état de santé du patient ne permet pas l'intervention).
• Stade II : la chirurgie est le traitement de référence (lobectomie ou pneumonectomie + curage ganglionnaire systématique), mais une chimiothérapie adjuvante est recommandée. Une radiothérapie thoracique est discutée en complément de la chirurgie et de la chimiothérapie en cas d'atteinte de la paroi du poumon (« atteinte pariétale ») ou « d'exérèse incomplète » (la tumeur n'a pas pu être enlevée dans son intégralité). Le choix du traitement n’est pas bien standardisé mais le traitement repose sur une « approche multimodale » (association de plusieurs traitements) qui combine un traitement par chimiothérapie (la chimiothérapie est systématiquement proposée) et local : la chirurgie et la radiothérapie thoraciques sont systématiquement discutées.
• Stade III : le traitement de référence repose sur une association de chimiothérapie et de radiothérapie (« radiochimiothérapie ») concomitante (c'est-à-dire qu'une ou plusieurs molécules de chimiothérapie sont injectées pendant la radiothérapie). La chirurgie est exceptionnellement proposée et le plus souvent à visée complémentaire.
• Stade IV : une chimiothérapie incluant les biothérapies ciblées est le traitement de référence des adénocarcinomes (1 sur 2 est porteur d’anomalies génétiques actives) et l’immunothérapie est désormais utilisée dans les carcinomes épidermoïdes.
Quel est le traitement du cancer à petites cellules ?
Le choix de la stratégie de traitement est discuté en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), en prenant en compte le stade du cancer et l’état général du malade.
• Stade localisé ou limité, c’est-à-dire que le cancer bronchique à petites cellules est situé uniquement dans le thorax. Si le cancer bronchique à petites cellules est présent dans un seul poumon, et même s’il touche les ganglions voisins, la chimiothérapie associée à une radiothérapie thoracique est le traitement de référence. Une irradiation cérébrale prophylactique, c'est-à-dire une radiothérapie à visée préventive localisée au niveau du cerveau, est systématique en cas de réponse au traitement initial : l'objectif est de prévenir d'éventuelles métastases cérébrales.
• Stade disséminé ou métastatique, c’est-à-dire que le cancer bronchique à petites cellules s'est propagé et peut atteindre l'autre poumon ou des organes à distance. La chimiothérapie est le traitement de référence.
Comment surveiller un traitement anticancéreux ?
Les spécialistes du cancer (oncologues) et le médecin de famille se partagent souvent cette responsabilité.
Le cancer du poumon se comporte différemment en fonction de chaque personne et c’est pourquoi un programme de surveillance uniforme ne convient pas dans tous les cas : un plan de suivi sera adapté à chaque situation.
Une fois le traitement du cancer terminé, un suivi est effectué régulièrement afin de surveiller la réponse au traitement de la personne traitée, identifier tout effet secondaire à long terme ou tardif, surveiller le bien-être général de la personne traitée, vérifier l'apparition de tout nouveau signes, vérifier tout signe de réapparition du cancer (récidive), surveiller l'absence de développement d'un deuxième cancer.
Le risque de réapparition du cancer du poumon est plus élevé au cours des 2 années qui suivent le traitement, le suivi de la personne est donc plus étroit pendant cette période.
Une fois le traitement terminé, il faut signaler au médecin l'apparition de nouveaux signes ou la présence de signes persistants sans attendre le prochain rendez-vous.
Comment prévenir un cancer du poumon ?
La meilleure façon de prévenir le cancer du poumon est d’éviter de fumer et de s’exposer à la fumée dans des atmosphères confinées.
De la même façon il faut éviter de s’exposer à tous les autres facteurs de risque de cancer du poumon.
Comment éviter d’avoir une forme grave du cancer du poumon ?
Le cancer du poumon est souvent détecté tardivement en raison de la faible spécificité des signes de la maladie. C’est pour cette raison que le dépistage a été proposé chez les sujets à risques (fumeurs et anciens fumeurs et travailleurs exposés à des toxiques professionnels).
Le dépistage par la radiographie simple ne marche pas.
D’autres pays, comme les Etats-Unis ont mis en place une technique de dépistage efficace par scanner pulmonaire avec des rayons de faible intensité (Tomographie hélicoïdale à faible dose). Très sensible, cette méthode expose cependant à des explorations inutiles du fait de « faux positifs » liés à la présence de nodules bénins, mais elle a montré son aptitude à réduire la mortalité par cancer du poumon du fait d’un diagnostic à un stade plus précoce, généralement accessible à la chirurgie.
Le National Lung Screening Trial (NLST) qui se déroule aux États-Unis, a comparé la radiographie et le scanner hélicoïdal à faible dose chez des fumeurs et d’anciens fumeurs. Les résultats ont démontré que les personnes qui avaient passé une TDM spiralée à faible dose risquaient moins de mourir d’un cancer du poumon que celles qui avaient passé la radiographie pulmonaire standard. En revanche, la TDM engendrait plus d’effets nuisibles que la radiographie pulmonaire.
En France, ce dépistage par scanner avec un rayonnement de faible intensité n’est pas encore reconnu.
Le cancer du poumon en France
C’est la première cause de décès par cancer chez l’homme et la deuxième chez la femme (la fréquence est en hausse chez les femmes).
39 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année.
Les liens du cancer du poumon
Le site de l’Institut National du Cancer
http://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-poumon/Points-cles
Le site de la Fondation du Souffle
http://www.lesouffle.org/blog/maladie/cancer-du-poumon/
Le site de l’Intergroupe Français de Cancérologie Thoracique
http://www.ifct.fr/index.php/fr/
Les liens Pourquoi Docteur
Cancer du poumon : l'espoir d'un test sanguin pour le dépister
Cancer du poumon : les non-fumeurs de plus en plus victimes
Cancers : un décès sur deux imputable au tabac
Immunothérapie : une révolution dans les cancers du poumon
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