Vaccination
L’Union européenne commande 665 000 doses de vaccin contre la grippe aviaire
L’Union européenne a récemment conclu un contrat pour l’acquisition de 665 000 doses d’un vaccin destiné à prévenir la transmission de la grippe aviaire à l’humain. Cette initiative intervient en réponse aux récents cas rapportés aux États-Unis, au Mexique et en Australie, soulignant la nécessité d’une vigilance accrue.
- Par Sarah Roullier
- solarseven/IStock
L’Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire (HERA), créée durant la pandémie de Covid-19, a signé un contrat-cadre avec le laboratoire britannique Seqirus. Ce contrat permet d’acquérir ces doses sur une période de quatre ans, avec une option pour l’achat de 40 millions de doses supplémentaires. Actuellement, le vaccin de Seqirus est le seul autorisé dans l’Union européenne pour prévenir la grippe humaine causée par les souches H5 du virus de la grippe aviaire.
Cette collaboration permet aux États membres de commander des vaccins en fonction de leurs besoins spécifiques afin de « prévenir la propagation ou l’apparition de foyers potentiels ». Les premiers envois sont déjà en cours de préparation, notamment vers la Finlande, et seront suivis par d’autres pays. La France est l’un des quinze États participants à cet achat en commun. Les doses sont destinées aux « personnes les plus exposées » telles que les travailleurs des élevages de volailles et les vétérinaires.
Une vigilance mondiale renforcée
Aux États-Unis, plusieurs personnes ont été infectées par le virus de la grippe aviaire A H5N1 en lien avec une épidémie chez les vaches, selon les autorités sanitaires américaines. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a récemment appelé à renforcer le réseau mondial de détection du H5N1, soulignant sa capacité à infecter de nombreuses espèces animales. Bien qu’aucune transmission interhumaine n’ait été observée, le risque reste présent.
L’OMS a également signalé, début juin, le décès du premier cas humain de grippe aviaire liée à une autre souche, H5N2, au Mexique le 24 avril. Ce décès a été qualifié de « multifactoriel » par l’agence onusienne, rappelant la complexité des facteurs de mortalité associés à ces infections.
Bruno Lina, professeur de virologie au CHU de Lyon et membre du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (COVARS), a partagé son expertise lors de son intervention sur « France Inter » le 13 juin 2024. Selon lui, le risque pandémique lié à la grippe aviaire « n’est pas majeur, mais réel ». Il a rappelé que le risque aviaire est présent depuis la fin des années 1990, avec un taux de létalité élevé chez l’homme, comptant 480 décès pour 900 cas confirmés. « C’est vraiment un virus aviaire, il n’y a pas de transmission entre humains, mais quand il infecte l’homme, ça se passe souvent très mal », a-t-il expliqué. Il a également insisté sur l’importance de prévenir les infections humaines et d’empêcher que le virus ne s’adapte à l’homme.