Santé publique

PLFSS 2025 : La gestion sous pression d’un budget transitoire

Sans adoption du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, le gouvernement met en place un cadre provisoire reconduisant les crédits de 2024 tout en limitant les dépenses aux priorités essentielles.

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  • 02 Jan 2025
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    Face à l’absence de budget validé, un décret publié le 31 décembre 2024 au Journal officiel permet, à partir du 1ᵉʳ janvier, de poursuivre les financements publics sur la base des montants alloués en 2024. Cependant, seules les dépenses jugées indispensables seront autorisées. « Les prestations sociales, les pensions et les salaires des fonctionnaires seront assurés, mais aucune dépense non indispensable ne sera autorisée », précise le ministère des Comptes publics.

    Les retraites de base bénéficieront ainsi d’une revalorisation de 2,2 %, un taux légèrement supérieur aux prévisions initiales. Néanmoins, les investissements médicaux ou sociaux pourraient être compromis, faute de marges budgétaires suffisantes.

    Un cadre budgétaire provisoire et restrictif

    Cette situation s’inscrit dans un contexte économique tendu, avec une dette publique atteignant 113,7 % du PIB et un déficit de 6,1 %. La France est sous le coup d’une procédure pour déficit excessif engagée par la Commission européenne. Selon Éric Coquerel, président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale, un blocage prolongé pourrait avoir des conséquences lourdes. « Si aucun budget n’est voté avant le 15 mars, 16 milliards d’euros de crédits reportés seront perdus, dont 4 milliards déjà annulés. Cela représenterait une perte colossale pour nos politiques publiques », avertit-il.

    Dans l’attente d’un accord, le gouvernement réfléchit à des ajustements ciblés pour maîtriser les dépenses sociales, comme une désindexation partielle des retraites ou des modifications des allocations. Ces mesures pourraient cependant cristalliser les tensions dans un Parlement divisé.

    Les ménages ressentent déjà les premiers impacts de cette situation. Si la fin du bouclier tarifaire sur l’électricité au 1ᵉʳ février entraînera une baisse de 14 % des factures, l’absence d’indexation à l’inflation du barème de l’impôt sur le revenu risque de pénaliser certains foyers lors de la déclaration des revenus.

    Pour sortir de l’impasse, une réunion a été organisée à Bercy afin de débattre des priorités budgétaires. « L’heure est au dialogue pour préserver notre modèle social tout en respectant les contraintes budgétaires », déclare Éric Lombard, ministre de l’Économie. Trouver un compromis sera crucial pour éviter de creuser davantage les tensions économiques et sociales.

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