Médicament
Sécuriser la dispensation du paracétamol grâce à de nouvelles fiches
Que rappeler au patient lors de la délivrance du paracétamol ? Que faire sans ordonnance ? Quelles sont les conséquences d’un surdosage ? Afin de sécuriser la délivrance du paracétamol en officine, l’assurance-maladie met à disposition de nouvelles fiches d’information à destination des collaborateurs des officines pour les sensibiliser à cet enjeu de santé publique.
- Par Sarah Roullier
- Pixavril/iStock
L’usage du paracétamol est très souvent banalisé, même si des messages d’alerte sur sa toxicité hépatique en cas de surdose figurent désormais sur les boîtes. Malgré cette alerte, cet antalgique représente la première cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse. Selon une étude publiée en 2018 (1), il apparaît que les patients greffés ignoraient le risque hépatique lié à une surdose de paracétamol. Pour aider le pharmacien et son équipe à sécuriser la délivrance de cette antidouleur, l’assurance-maladie met à leur disposition deux documents pratiques à imprimer et à utiliser au comptoir :
— Une fiche équipe « Paracétamol : sécuriser la dispensation » (à télécharger en cliquant ici) à partager avec l’équipe officinale, qui fait le point sur les indications, la posologie, la durée de traitement et les risques du paracétamol, et revient sur les conseils clés pour sa délivrance ;
- Un flyer patient « Je prends du paracétamol contre la douleur légère à modérée ou de la fièvre » (à télécharger en cliquant ici), à remettre aux patients.
La délivrance derrière le comptoir permet de renforcer le bon usage du paracétamol par le conseil officinal. Ainsi vous pouvez :
— rappeler au patient la posologie maximale ;
— vérifier la présence de paracétamol dans les autres traitements (qui doit être prise en compte pour le calcul de la dose maximale) : de nombreuses spécialités contiennent du paracétamol associé à de la codéine, du tramadol ou de l’opium. Il peut également être associé à un antihistaminique, à un vasoconstricteur, ou encore à de la caféine, de l’acide ascorbique, de la phytothérapie ;
— interroger le patient pour connaître ses habitudes d’automédication ;
— vous assurez que le patient ne stocke pas inutilement des médicaments à base de paracétamol.
L’objectif est d’éviter le surdosage avec des doses cumulatives de paracétamol.
Lors de la dispensation, il est utile de rappeler que :
— la prise de paracétamol doit être limitée à la plus petite dose possible et pour une durée la plus courte possible, particulièrement en cas d’automédication ou lorsque le médecin a renouvelé de façon répétée la prescription de paracétamol, notamment chez les sujets âgés ;
Le paracétamol n’est pas indiqué :
- en cas de consommation excessive d’alcool,
- pour prévenir les douleurs musculaires (prise de paracétamol avant et après un effort sportif),
- pour faciliter le sommeil (sauf si le problème d’insomnie est lié à un problème de douleur).
L’assurance-maladie rappelle que « la mise en œuvre de la dispensation adaptée aux besoins thérapeutiques du patient (avenant 20 à la convention nationale des pharmaciens) via un code traceur DAD est particulièrement pertinente pour le paracétamol ». Ainsi que « l’alimentation du dossier pharmaceutique (DP) est importante pour s’assurer de la bonne observance des traitements prescrits et éviter tout risque de mésusage. ».
(1) Lignot-Maleyran S et coll. "Drug exposure and risk of acute liver failure leading to registration for liver transplantation (ALFT) : results of the SALT-III study in adults in France" - 39e journées de pharmacovigilance, Toulouse : 12-14 juin 2018. Fundam Clin Pharmacol 2018 ; 32 (suppl 1) : 78 (abstract PS2-007 : version complète).