Pharmacies européennes

Enquête sur les ruptures d’approvisionnement dans les officines européennes

Une enquête annuelle réalisée par le Groupement pharmaceutique de l’Union européenne (GPUE) met en évidence le poids des pénuries de médicaments sur l’activité des pharmaciens de ville, ainsi que sur le bien-être et la santé de leurs patients.

  • kovop58/IStock
  • 08 Fév 2022
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    Le GPUE vient de publier les résultats de sa dernière enquête réalisée dans 27 États européens, dont la France, entre le 21 novembre 2021 et le 14 janvier 2022. « Les ruptures d’approvisionnement restent à un niveau globalement très élevé, même si l’on n’observe pas de dégradation importante par rapport à l’année précédente ». Le surcroît de travail qu’entraînent ces difficultés d’approvisionnement pour les pharmaciens d’officine est un peu moindre.

     

    Toutes les classes thérapeutiques concernées

    Depuis le début de la pandémie et en 2021, aucun État répondant n’a été épargné par les ruptures d’approvisionnement. Pour la première fois depuis des années, la situation est restée stable (pour 52 % d’entre eux) ou s’est parfois améliorée (22 %). 26 % des États ont cependant vu les pénuries s’aggraver. Toutes les classes thérapeutiques sont affectées, à commencer par les traitements ciblant les systèmes cardiovasculaires, nerveux et respiratoires. Dans la majorité des pays répondants (52 %), plus de 200 médicaments étaient considérés comme manquants au moment de l’enquête. Sources d’anxiété et d’inconfort pour les patients, ces pénuries nuisent aussi directement à leur santé du fait d’interruptions de traitement (18 pays), de la moindre efficacité du traitement (15 pays), d’erreurs médicamenteuses (9 pays) ou d’effets indésirables (5 pays). 74 % des États ont également connu des ruptures d’approvisionnement en dispositifs médicaux (DM), en particulier les DM de classe I et DM diagnostic in vitro (DMDIV). Depuis mars 2020, 37 % des États ont bénéficié d’évolutions réglementaires pour mieux répondre aux besoins des patients face aux ruptures. Au-delà de la substitution générique effective dans 25 pays, les officines peuvent notamment recourir aux préparations magistrales (14 pays) ou à la substitution thérapeutique (5 pays). Le temps hebdomadaire pris par l’équipe officinale pour résoudre ces problèmes est passé, en moyenne, de 6,6 heures en 2020 à 5,1 heures en 2021.

     

    Des conséquences lourdes

    Pour les officines, les conséquences sont lourdes, notamment en matière de dégradation du fonctionnement et, par conséquent, de pertes financières, ainsi que de lassitude et de démotivation des équipes. Du côté des patients, l’étude met en évidence une perte de confiance, mais également de l’anxiété et à terme, une interruption de traitement.

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